
Au début de l’été, l’annonce d’une série d’encéphalites à tiques, contractées à la suite de la consommation de lait cru ou de fromages de chèvres, a créé une certaine inquiétude parmi les milieux informés.
Contracter une encéphalite à tiques, maladie rare causée par certaines tiques, n’est pas fréquent. On recense environ une trentaine de cas en France par an. Mais c’est une situation peu enviable que chacun souhaite éviter. Cette infection se produit classiquement lorsqu’une tique (genre Ixodes) vous pique, le plus souvent lors d’une ballade en forêt. Forestiers et éleveurs étaient jusqu’ici les plus exposés, tout spécialement en Alsace.
Le lait porteur du virus
Depuis quatre à cinq ans, les tiques se répandent dans d’autres régions que l’Alsace (région Auvergne-Rhône-Alpes en particulier), touchant des animaux domestiques et sauvages, chèvres, vaches, chevreuils…. La mauvaise nouvelle est que le lait d’animaux porteurs du virus (arbovirus) transmet le virus à son tour aux consommateurs. On peut donc être atteint de ce type d’encéphalite, suite à la consommation d’un fromage à lait cru, particulièrement de chèvre.
Atteintes au cerveau
Suite à une contamination virale, l’incubation dure une à deux semaines. La maladie débute brutalement comme une grippe (fièvre, maux de tête, frissons…). Toutes les personnes contaminées ne vont pas développer de graves symptômes. Seuls 20 à 30% des malades vont avoir des symptômes liés à une atteinte du cerveau (encéphalite) et présenter des signes neurologiques de type méningite (prostration, agitation, délire, troubles du tonus des muscles…).
Parmi ces malades, une petite minorité de cas sera affectée de séquelles à long terme et de perte d’autonomie, analyse l’Anses dans une expertise récente. Il n’existe pas de médicament antiviral contre cette maladie. La convalescence de la maladie est longue, des séquelles neurologiques ou psychiatriques pouvant persister après la guérison.
Des vaccins existent
On conseille aux personnes plus exposées ou voyageant dans des régions à risques (Allemagne, pays de l’Est…) de recourir aux solutions de vaccins existantes.
Face à la montée de ce nouveau risque viral en France, l’Anses suggère de limiter l’exposition aux tiques des ruminants, notamment les chèvres produisant du lait, par exemple en limitant les contacts des animaux avec les zones plus favorables aux tiques (bois, haies).
JC Nathan
Sources : anses
Photo :feve