Agrumes

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Un agrume et ses vitamines C
G. Rigoulet
Un agrume et ses vitamines C
G. Rigoulet

Avant ou après récolte, les agrumes sont abondamment traités chimiquement pour lutter contre les maladies et les insectes. Reste de splendides performances en matière de vitamines et de plaisirs gustatifs.

 

ENVIRONNEMENT

 

Des traitements chimiques quasi systématiques

Mouches, cochenilles, acariens… les prédateurs des agrumes sont nombreux (« la mouche des agrumes » cause des pertes énormes), les maladies et les champignons (mal secco, phytophthora…), les moisissures qui les assaillent. Conséquence, ces fruits sont abondamment traités. La lutte intégrée (huiles minérales, piégeage sexuel des insectes…) et la recherche sur les variétés résistantes ne constituent pas encore de vraies alternatives ; Heureusement, leur peau épaisse, en particulier celle du pomélo, préserve un peu la chair.

 

Mention trompeuse

La mention « non traité après récolte » signifie en général qu’il y a eu traitement avant récolte ; seule la mention bio en garantit l’absence.

 

 

Déverdissage à l’éthylène

C’est l’écart de température entre le jour et la nuit qui colore naturellement le fruit. Mais il arrive que les fruits de pays ensoleillés ne subissent pas le froid nécessaire à la transformation de la chlorophylle en pigments jaunes ou rouges. Un agrume peut donc avoir des reflets verts… et être mûr ! Pour dissiper cette verdeur, on fait artificiellement colorer les agrumes précoces (avant novembre) par un traitement à l’éthylène, ce qui nuit à leur tenue et à leur saveur. La « verdeur » ou la présence de feuilles montre qu’il n’y a pas eu ce traitement.

 

Abus de pesticides sur le citron

Les rapports officiels concernant les agrumes relèvent régulièrement des dépassements de résidus en matière d’insecticides, de fongicides et d’herbicides, tout spécialement en ce qui concerne le citron. Cela dit, les limites maximales de résidus (LMR) contiennent une marge de sécurité importante, car elles sont fixées comme si les fruits étaient consommés ni lavés, ni pelés.

 

QUALITÉ

 

Frais et non traités

Les agrumes se choisissent brillants, fermes, au pédoncule bien vert (un signe de fraîcheur) et de préférence « non traités après récolte » ou bio.

 

Plus juteux

Les agrumes sont plus juteux à température ambiante. Pour extraire un maximum de jus, on roule le fruit avec la main (citron vert notamment).

 

Les oranges

Issu de l’oranger amer (bigaradier), c’est le fruit le plus cultivé au monde. Selon la coloration de sa pulpe, on distingue les sanguines des blondes. Parmi les blondes, la navel, facile à peler, juteuse, se reconnaît à son petit « nombril » (ombilic) et une quasi-absence de pépins. Exclusivité de la Tunisie, la succulente maltaise est présente en France de janvier à avril. Très juteuse, cette orrange que l’on peut qualifier d’ardente, aigre-douce et musquée, est aussi une orange de bouche. Pour des jus plus colorés, citons la sanguine, Sanguinelli, ou les Siciliennes Tarocco et Moro, presque violettes.

 

La clémentine, de la Corse au Maroc

La clémentine corse est parfumée et acidulée, celle du Maroc est sucrée. La clémentine corse n’a plus l’exclusivité de la vente « avec feuilles ». La Corse qui s’est un peu perdue avec la plantation de cultivars espagnols, a redoré son blason avec l’IGP « Clémentine de Corse ».

 

Le pomélo a perdu son amertume

Le pamplemousse, énorme agrume de plusieurs centaines de grammes, peu diffusé, a donné naissance au pomélo, que tout le monde nomme à tort pamplemousse. Entre l’automne et le printemps, ce fruit provient de Floride et d’Israël, et l’été, d’Afrique du Sud et d’Argentine. L’Europe méditerranéenne (Espagne, Italie, France) en produit de plus en plus. La Corse qui produit plusieurs milliers de tonnes de pomelos a ainsi décroché une IGP pour ses pomelos Star Ruby. L’Ile fait également du pomelo en culture biologique.

Notons que les pomélos à chair rosée ou rouge ne sont pas plus sucrés que les jaunes contrairement à une idée reçue. Au contraire, en avril et mai, les jaunes sont presque plus sucrés.

 

Une famille compliquée

Le terme « agrume » désigne différents fruits du genre Citrus (citronnier, oranger, pamplemoussier, mandarinier…), originaires d’Asie, mais aussi Fortunella (kumquat) et Poncirus (non comestibles).

On trouve désormais de nouveaux agrumes, les hybrides : Clémentine (mandarine & orange), Calamondin (mandarine & kumquat),Tangor (orange & tangerine), Tangelo (pomélo & tangerine), dont le Minneola, en forme de téton, Chironja (orange & pomélo), Sweetie (pomélo & pamplemousse), Ugli (mandarine & pamplemousse)

 

Deux agrumes insolites

Le kumquat : se mange avec sa peau ; le rond est plus doux que le long.

Le combava : originaire de Madagascar et de la Réunion, il arrive en août. Sous l’écorce verte et grumeleuse, riche en huiles essentielles, la pulpe est extrêmement parfumée.

 

NUTRITION

 

Le symbole même de la vitamine C

Riches en eau, les agrumes sont peu caloriques. Leur réputation de grand pourvoyeur de vitamines C n’est pas usurpée (même si le cassis en contient deux fois plus !). Une orange fournit la quasi-totalité des besoins quotidiens en vitamine C (80 mg). Cette richesse a également fait la notoriété du citron, remède du scorbut, ou encore des angines et des troubles digestifs.

 

Flavonoïdes et pectines

Les flavonoïdes contenus dans l’écorce et les membranes renforcent l’action de la vitamine C (protection des radicaux libres et circulation vasculaire). Les pectines des membranes aident à réduire le « mauvais » cholestérol. Autre qualité intéressante, le citron et les agrumes contiennent des acides organiques (citrique notamment) favorisant l’assimilation du calcium qu’ils contiennent.

 

Supériorité du bio

Si on utilise l’écorce (citron confit, marmelade…), il est impératif d’acheter bio. Les oranges bio contiendraient 30 % de vitamines C de plus que les oranges traitées.

 

Conseil

Ne pas laisser traîner un jus pressé car la vitamine C s’oxyde avec l’air.

 

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