Attaqués par une concurrence étrangère peu regardante sur la qualité, les producteurs français se battent pour préserver des fruits traités avec soin et ramassés à la main. Ce fruit aux saveurs étonnantes et aux nombreuses vertus nutritives le mérite bien.
ENVIRONNEMENT
Une culture très exigeante
Un pêcher n’est productif que la troisième année après sa plantation. Il faut le remplacer au bout de dix ans. Chaque arbre exige un patient travail de taille et d’éclaircissage – pas plus de 500 fruits par arbre – qui permet aux fruits de grossir – ; une attention scrupuleuse aux dangers des gelées et des arrêts de sève.
A maturité, le pêcher ne donne des fruits que sur une dizaine de jours. En plantant de multiples variétés (il existe plus de 300 variétés à précocité variable), le cultivateur livre des fruits toute la saison, de début juin à fin septembre, avec un temps fort sur juillet-août.
Traitements et lutte raisonnée
Comme tout arbre fruitier, le pêcher fait face à divers agresseurs : cloque du pêcher, champignon monilia, le virus sharka transmise par un puceron, des insectes ravageurs (tordeuse orientale, le thrips californien…). Résultat : l’usage de pesticides, en particulier de fongicides. En culture raisonnée, on installe des diffuseurs d’hormones qui attirent les insectes mâles sur une plaque de glu, ou les affolent et empêchent leur reproduction.
QUALITE
Cueillette manuelle et stockage au froid
La cueillette – manuelle, à cause de la fragilité du fruit – se fait en quatre à six fois, au rythme de la maturité des fruits. Cueillis le matin ou « à la fraîche » le soir, les fruits sont conditionnés en cartons alvéolés et refroidis en chambre froide. Ils sont ensuite stockés en station entre 20° et 0°. Un stockage à 8°C freine considérablement le développement des arômes. L’idéal est l’expédition en camion réfrigéré, le soir de la cueillette ou le lendemain, pour arriver sur les étals dans les trois jours.
Une pêche croquante de supermarché
La grande distribution exige un fruit ferme, donc cueilli avant maturité. Or, la pêche ne mûrit plus après récolte. Elle ne peut que « s’affiner » dans le compotier. Le consommateur en est réduit à « croquer » sa pêche, un comble pour un fruit à l’incomparable fondant.
Les garanties françaises
Pour contrer la concurrence étrangère, les producteurs français de pêche ont lancé en 2011 une signature « Pêches de nos régions » et un logo « Vergers éco-responsables », avec à la clef des engagements environnementaux (moins de pesticides, faible pollution des eaux et des sols) et sociaux.
Autre initiative intéressante, le Label Rouge de la Drôme. Vendus sous la marque Savoureine, les fruits sont cueillis à maturité, de calibre AA ou A, à un taux de sucre supérieur à la moyenne.
La pêche bio
Une minorité de producteurs a choisi la culture bio, avec les contraintes que cela suppose (traitements naturels répétés, contrôle de l’enherbement mécanique, cueillette à maturité, rotation des cultures…). En retour, la garantie « zéro pesticides ».
Les plus grosses sont les meilleures
Les petites pêches, accrochées à des branches moins exposées au soleil, sont moins sucrées et moins parfumées. Les grosses ont pris davantage le soleil, sont plus colorées et plus goûteuses. Selon l’INRA, les plus gros fruits sont aussi plus riches en acide malique, une molécule favorable au plan gustatif. Les pêchers donnent ainsi en fin de saison (août-septembre) des fruits très savoureux, telle la Reine des Vergers.
Jaune ou blanche
La couleur ne fait pas la saveur, les pigments n’influant pas sur les arômes. Plus fragiles, les blanches s’apprécient en salade. Les jaunes résistent bien à la cuisson et s’abîment moins vite.
Nectarines et brugnons
Pêches, nectarines et brugnons sont des sous-espèces issues de l’espèce prunus persica. Nectarines et brugnons sont les fruits d’un croisement entre pêche et prune. Leur chair est plus ferme et leur peau lisse plus résistante, un atout en pique-nique. Les brugnons ont un noyau adhérent à la pulpe tandis que celui des nectarines se détache facilement.
Les pêches de vigne
Elles n’ont plus rien de commun avec ces petites pêches sauvages qui poussaient réellement dans les vignes. Croisées avec des pêches cultivées, ces pêches parfumées et acidulées se distinguent par leur peau duveteuse et leur chair « coucher de soleil » liée à la présence d’un pigment, l’anthocyane. Une couleur qui leur vaut aussi le nom de « vineuse » ou « sanguine »..
SANTE
Un cocktail d’anti-oxydants
Gorgée d’eau (87 %), la pêche est modérément calorique (40 kcal/100 g). Elle apporte divers nutriments : fibres (2 g), minéraux, oligo-éléments, vitamines A, B, E…et surtout de la vitamine C (en particulier pour la nectarine). La vitamine C agit en synergie avec de riches pigments : caroténoïdes (pêches jaunes), flavonoïdes et anthocyane – polyphénols – (blanches, sanguines), sélénium antioxydant. Vitamine C et carotène forment ainsi un beau couple anti-oxydant. La vitamine A (carotène) de la pêche jaune favorise le bronzage et l’éclat de la peau, les pigments aident à une bonne circulation sanguine.
Pour les tout-petits
Crue et bien mûre – épluchée et réduite en purée -, elle est très adaptée aux enfants, même aux tout-petits car ses fibres pectiques sont bien tolérées,
PRATIQUE
Laver bien ces fruits souvent manipulés à la main, de la cueillette au conditionnement.