La banane

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Un fruit riche en glucides mais un souci de pesticides dans les DomTom
Photo : Gilles Rigoulet

Sa richesse en glucides en fait un très bon aliment de base. L’usage immodéré dans les plantations antillaises du chlordécone, un insecticide extrêmement polluant, a jeté une ombre sur son image de marque. Mais les producteurs antillais ont adopté de bonnes pratiques.

 

ENVIRONNEMENT

 

Gourmande en traitements chimiques

 

Le bananier, herbe géante de plusieurs mètres de haut, est particulièrement sensible aux ravageurs et aux maladies. Un insecte, le charançon de la banane, dévore le coeur de la pousse. Divers champignons et bactéries attaquent cette plante. La FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) a lancé début 2014 une alerte contre les risques de dissémination du champignon Fusarium oxysporum, responsable de la maladie de Panama. Autre fléau, les cercosporioses, une famille de champignons qui touchent tous les producteurs dans le monde.

 

Cette fragilité de la plante fait que les cultivateurs de bananiers recourent fortement aux traitements chimiques (insecticides, herbicides, fongicides). Les producteurs  antillais commencent néanmoins à adopter des pratiques moins agressives.

 

Le chlordécone sous haute surveillance

 

Insecticide interdit en France en 1990, le chlordécone a été répandu en Martinique et en Guadeloupe aux pieds des bananiers jusqu’en 1993 pour lutter contre le charançon du bananier. La toxicité de cet insecticide suspecté d’être un facteur de risque de cancer, persiste dans les sols plusieurs siècles. Selon les experts, la banane ne serait pas sujette à contamination, à la différence des cultures à tubercule ou racine, telles que la pomme de terre.

 

QUALITE

 

 La banane, fruit des multinationales

 

La production annuelle mondiale atteint environ 130 millions de tonnes. Les principaux producteurs sont l’Inde, le Brésil, la Chine, l’Ouganda… Ce fruit dont on fait de la farine et de la bière est en réalité un des aliments de base dans les pays pauvres.

Environ 16 à 18 millions de tonnes de bananes sont exportés. L’Equateur, le Costa Rica, la Colombie sont les premiers exportateurs mondiaux. La filière est dominée par des grandes firmes multinationales américaines (Chiquita, Dole, Del Monte…). L’Union européenne tente de protéger les producteurs de la zone ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique) : Guadeloupe, Martinique, Jamaïque, Dominique, Côte d’Ivoire,  Cameroun….

 

Des variétés de toutes formes

 

Courtes, longues, droites, courbées, jaunes, vertes, roses, tachetées… Il existe environ mille variétés de bananes. Mais seules quelques unes sont commercialisées telle la mini-banane de Colombie. On distingue notamment les « bananes dessert » (sucrées) des bananes à cuire (plantain), considérées comme un légume. En France, on mange essentiellement la Cavendish, une banane dessert, assez sucré, mesurant 15 à 17 cm, en provenance des Antilles, d’Amérique centrale et des Canaries.

 

De la banane équitable à la banane bio

 

Le label Max Havelaar garantit la stricte application des principes du commerce équitable : respect de l’environnement et des droits des travailleurs, limitation des pesticides, etc… Simultanément, la banane bio s’implante doucement sur les étals, représentant déjà plus de 5% du marché français.

 

Passage obligé en mûrisserie

 

Récoltée encore verte, la banane est envoyée en chambre de mûrisserie. La maturation (quatre à huit jours) est déclenchée par un gaz naturel, l’éthylène.  Lorsque la peau est de couleur jaune vif et peu tachetée, la banane est mûre et bonne à manger. Tout l’amidon présent dans la banane verte s’est transformé en sucre soluble, plus facile à digérer. Par la suite, elle se conserve  entre 15 et 20°C, jamais au réfrigérateur.

 

SANTE

 

A mi-chemin entre le fruit et le légume, la banane se caractérise par sa richesse en glucides : 20%  en moyenne, soit la même teneur que la pomme de terre, les pâtes, le riz et les légumes secs. Ces glucides sont des amidons qui se transforment en partie en fructose et glucose au fur et à mesure que le fruit mûrit.

 

La banane est un fruit calorique (90 cal/100g), riche en fibres et minéraux (potassium, magnésium, fer). Les vitamines du groupe B et C sont bien représentées. En revanche, plus la banane mûrit, plus son taux de vitamine C diminue.

 

Facile à digérer (1h 45 en moyenne,  contre 2h 45 pour une orange et 3h 30 pour une pomme), la banane est le fruit des bébés et des enfants et des sportifs.

 

Fiche en liaison

Pesticides

 

 

 

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