Les agrumes (oranges, citrons, pamplemousses…) sont abondamment traités. Le consommateur ne doit pas ignorer cette source de contamination, notamment lorsqu’il consomme des jus de fruit frais pressés avec leur peau.
Les agrumes sont des fruits très fragiles, fortement attaqués par divers ravageurs et parasites, et donc « traités » à grands renforts de produits chimiques. La cératite ou « mouche méditerranéenne des fruits« , une petite mouche colorée aux yeux verts, peut à elle toute seule rendre impropre à la consommation 10 à 20% de la récolte. Nombre de parasites, virus (tristeza, un virus transmis par un puceron), cochenilles, champignons… se donnent le mot pour agresser les arbres et les fruits. D’où la multiplication des traitements anti-parasites.
Insecticides plus une couche de fongicides
Non seulement les vergers sont traités aux insecticides, mais les agrumes sont de nouveau traités aux fongicides après récolte pour éviter des phénomènes de moisissures qui font pourrir les fruits. Le penicillium notamment, un germe pathogène, attaque les fruits lors de leur stockage, de leur conditionnement ou de leur transport. Les cultivateurs utilisent des fongicides tels que l’imazalil classé cancérigène probable par l’Environmental Protection Agency ou le thiabendazole considéré comme un perturbateur endocrinien potentiel, soumis à Limite maximale résiduelle (LMR).
Bio, une part minoritaire
La production biologique reste très minoritaire : on ne compte que 70 exploitations cultivant des agrumes bio en France. Un certain nombre d’agrumiculteurs corses tentent de travailler en bio, par exemple. Ils recourent au maximum à la lutte biologique en lâchant des insectes rivaux (guêpes, coccinelles…), ou en posant des pièges (gobe-mouche…). Ils sont aidés par les conditions climatiques locales (hivers froids) qui limitent le nombre de ravageurs. Mais ce type de culture exige plus de travail et de temps et augmente les prix.
Situations à risques pour le consommateur
Comme il épluche totalement l’agrume, le consommateur ne s’inquiète pas du risque d’une contamination chimique. Il devrait pourtant rester vigilant dans plusieurs circonstances, comme la préparation de tisanes ou de pâtisseries à base d’écorces ou de zests. Dans ce cas, la mention bio est impérative. Autre situation à problèmes, les machines à presser pour les jus de fruits frais. Sauf s’il s’agit d’une enseigne « bio », les fruits utilisés sont porteurs de produits chimiques. Les peaux sont en contact avec la pulpe et une partie des contaminants va migrer.
Enquête en Suisse
La chaîne de télé suisse RTS a mené une enquête en 2012 sur les jus de fruits frais distribués dans le pays. Elle a mis en évidence que non seulement, on peut déceler des traces significatives de pesticides, et circonstance aggravante, que dans certains cas, les fruits bio étaient contaminés, signe d’une tromperie du consommateur. Une enquête équivalente menée en France serait sûrement utile.
JC Nathan
http://www.rts.ch/emissions/abe/alimentation
http://sante.lefigaro.fr/mieux-etre