Bloom et Foodwatch disent stop au thon de Carrefour

0
5
Carrefour

Deux ONG, Bloom et Foodwatch, attaquent en justice le distributeur Carrefour, pour manquement à son devoir de vigilance. En cause, le thon en boîte fortement contaminé par le mercure.

 

Bloom et Foodwatch attaquent en justice Carrefour, accusé de distribuer des boîtes de thon contaminées au mercure et donc dangereuses pour la santé.

Une enquête menée au second semestre 2024 avait mis en évidence plusieurs faits inquiétants concernant le thon en boîte. Sur 148 conserves de thon vendues dans les grands pays européens, plus d’une boîte sur deux dépasse la limite règlementaire de 0,3 mg de mercure par kilo de thon. Du fait d’une tolérance des pouvoirs publics, la plupart des boîtes contiennent environ 1 microgramme de mercure par kilo. Certaines marques comme Petit Navire (3,9 mg/kg) font même n’importe quoi !

 

Lire : Le thon en boîte contaminé au mercure

 

 

Carrefour pèse lourd

 

 

Le thon (comme l’espadon), grand prédateur marin, accumule les substances toxiques présentes dans la mer. Ce mercure produit ensuite des dérivés, dont le méthyl-mercure, neurotoxique classé cancérogène possible. Bloom et Foodwatch exigent des distributeurs qu’ils respectent le seuil de 0,3 mg/kg, limite imposée sur le thon frais, et également pour d’autres types de poisson. Les deux ONG n’ont pas du tout été satisfaites par les réponses de Carrefour, à leurs demandes en novembre. Rappelons que cet acteur clef  pèse très lourd dans les caddies des Français : 253 hypermarchés, plus de 1000 supermarchés, et plus de 4500 magasins de proximité, soit un chiffre d’affaires de 38 milliards d’euros.

 

 

Pratiques contestables

 

 

Les ONG dénoncent donc, tous azimuts, les pratiques du distributeur, géant du commerce  français et international. Elles attaquent la multinationale pour ses pratiques en matière de pêche, en particulier l’utilisation de dispositifs de concentration de poissons (DCP). Les DCP sont des sortes de radeaux prolongés de filets ou des cordages qui attirent les thons, mais aussi des raies, des requins, des tortues et d’autres espèces marines, et portent également atteinte aux thons juvéniles.

 

JC Nathan

 

Sources : Foodwatch

Greenpeace

 

Note : Le devoir de vigilance impose aux grandes entreprises (plus de 5 000 salariés) de prendre des mesures pour prévenir les atteintes aux droits humains, à la santé, à la sécurité et à l’environnement, non seulement dans leurs propres activités, mais aussi dans celles de leurs filiales, sous-traitants et fournisseurs.