On boit énormément d’alcool dans le monde. Les Français sont les plus gros consommateurs de l’OCDE après l’Estonie. La situation s’aggrave en France chez les jeunes et les femmes.
Selon une récente étude, la consommation moyenne d’alcool d’un adulte dans les pays de l’OCDE est estimée à environ 10 litres d’alcool pur par habitant et par an. Les Français sont les plus gros consommateurs, après les Estoniens, avec 11,8 litres d’alcool pur par habitant et par an, soit l’équivalent de 120 bouteilles de vin. Petite et maigre consolation, la consommation française est inférieure à celle de plusieurs pays d’Europe centrale et orientale dont les consommations atteignent des sommets (Russie : 15,1 l, Moldavie : 16,5 l, Biélorussie : 17,5 l – chiffres 2010).
Des quantités aberrantes pour les grands buveurs
L’évaluation moyenne faite pour la France, déjà inquiétante en tant que telle (environ deux litres de vin par semaine), cache en fait des consommations aberrantes. Les grands buveurs, environ un cinquième de la population, consomment plus de la moitié de la quantité totale d’alcool. Soit des quantités d’alcool trois à quatre fois plus élevées.
Les jeunes et les femmes de plus en plus vulnérables
Les jeunes sont de plus en plus vulnérables à l’alcool, notamment via le fameux binge drinking. Dans les années 2000, la proportion d’enfants de moins de 15 ans ayant connu un état d’ébriété est passé de 30 à 43 % pour les garçons et de 26 à 41% chez les filles. Autre catégorie de la population touchée, les femmes d’un bon niveau socio-culturel. Selon les chiffres de l’OCDE, les femmes ayant un haut niveau d’éducation ont un risque de consommation excessive d’alcool deux fois plus élevé que celles ayant un niveau d’éducation faible.
Boissons facilement accessibles
L’alcool tue plus de personnes que le virus du SIDA, la violence et la tuberculose réunis. En 2010, l’alcool est la cinquième cause de décès et d’invalidité dans le monde (elle n’était que la huitième en 1990). Le coût pour la société (les sociétés) est massif, a déclaré le Secrétaire général de l’OCDE, Angel Gurría. Selon les chercheurs de l’OCDE, le dérapage enregistré ces dernières années est lié au fait que les boissons alcoolisées sont devenues plus facilement disponibles et plus accessibles sur le plan financier, et qu’elles font l’objet de campagnes de publicité efficaces.
Les mesures à prendre
Pour l’OCDE, il faut prendre très vite des mesures. Parmi les actions évoquées, il y a la détection de consommations nocives par les médecins, des conseils et une aide aux grands buveurs, le renchérissement du coût de l’alcool, une réglementation plus stricte des campagnes de publicité, une plus forte sensibilisation des jeunes aux risques d’un usage nocif de l’alcool.
JC Nathan
Source : http://www.oecd.org
http://online.wsj.com/articles/alcohol-which-country-drinks-the-most-1408705249?KEYWORDS=alcohol
Photo : http://galleryhip.com/teen-binge-drinking.html
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