Le risque de pénurie de pomme de terre plane en Europe. En cause, la vague de chaleur qui a mis à mal les cultures. Les prix pourraient s’en ressentir fortement.
La pomme de terre peut-elle venir à manquer ? C’est la crainte de nombreux professionnels ces dernières semaines. L’interprofession de la pomme de terre en France (GIPT) qui réunit les cultivateurs, les industriels de la fécule, les transformateurs de pomme de terre a tiré la sonnette d’alarme en août. Les conditions climatiques exceptionnelles de cet été (sècheresse et fortes chaleurs) ont fortement affecté les récoltes en Europe.
Fléchissement de la production
La production de pomme de terre dite de conservation (par opposition à primeur) des cinq plus grands pays producteurs européens (Belgique, Allemagne, France, Pays-Bas et Grande-Bretagne) était estimée à 20 – 22 millions de tonnes alors que la demande globale est de 26 millions de tonnes. La baisse des récoltes est atténuée par l’irrigation d’une bonne partie des cultures. Mais en moyenne, on a une baisse de rendement de 10%.
Du fait de ce fléchissement de la production, les producteurs et transformateurs risquent d’avoir du mal à satisfaire les contrats d’approvisionnement auprès de l’industrie agro-alimentaire (chips, frites, purée…) et à respecter les prix auxquels ils s’étaient engagés.
Plus petite, plus dure, la peau plus rugueuse
Une partie des récoltes de pomme de terre se passe au mois de septembre et d’octobre. Et l’on pourra avoir une image plus précise de la situation. Le manque de précipitations joue sur les quantités récoltées mais aussi sur la qualité des produits. Avec moins d’eau, la pomme de terre est plus petite, plus dure, sa peau est plus rugueuse.
Prix fortement en hausse
Beaucoup de professionnels anticipent des prix fortement en hausse dans les semaines à venir. Le marché à terme de la pomme de terre vient de voir bondir le cours de la tonne de 50 euros la tonne en juin à 300 euros fin août – début septembre. Entre autres désagréments, les consommateurs pourraient payer plus cher leur portion de frites dans les fast-food !
Aurélie Laroche
Source : www.terre-net.fr