Cortinaire couleur de rocou – Cortinarius orellanus
La cueillette des champignons n’est pas une activité anodine. Chaque année, on recense en France plusieurs centaines de cas d’intoxications dues à des champignons toxiques (plus de 2000 intoxications en 2019).
En octobre, chacun se découvre une vocation de cueilleur de champignons, oubliant parfois que tous les champignons ne sont pas comestibles. Consommer des champignons toxiques peut entraîner de graves complications : troubles digestifs sérieux, problèmes rénaux, atteintes au foie… voire des intoxications mortelles. En moyenne, le « syndrome phalloïdien », caractérisé par des signes digestifs, survient 10h à 12h après la consommation.
Ne pas se fier aux illustrations
Pour éviter ce type d’accident, voici quelques conseils. Ne pas se fier aux illustrations qui peuvent prêter à de mauvaises interprétations ou à une application de reconnaissance sur smartphone, à la fiabilité relative. Mieux vaut un guide avec de bonnes photos.
Il faut éviter de ramasser des « individus » trop jeunes, car ils risquent de ne pas être totalement caractéristiques. On évitera aussi les vieux champignons ou les champignons abîmés. De même, il ne faut pas ramasser de champignons près de sites pollués (bords de routes, décharges, industries) car ces végétaux concentrent les polluants.
Une dizaine de champignons mortels
On compte une dizaine de champignons mortels, parmi lesquels certaines lépiotes, les galères marginées, l’amanite tue-mouche (rouge à tâches blanches), l’amanite vireuse, le bolet de Satan (pied rouge), le cortinaire…
De haut en bas : Galères marginées, amanite tue-mouche ou amanita muscaria, bolet de satan
Conseils de cueillette
Prélever la totalité du champignon (tête et pied) afin d’en faciliter l’identification. Lors de la récolte, il faut séparer les champignons par espèce et éviter de les mélanger, ne pas les mettre dans des sacs plastiques qui accélèrent leur pourrissement, mais plutôt dans un panier ou une caisse. Et bien sûr se laver les mains après la récolte. Dès que l’on a un doute, il faut présenter les champignons à un spécialiste (pharmacien, association de mycologie….).
Ne pas en donner aux jeunes enfants
Il faut consommer la cueillette dans les deux jours. Les spécialistes de la sécurité sanitaire conseillent de prendre des photos. En cas d’intoxication, il sera facile de connaître la cause exacte du problème et le traitement anti-poison adapté. Dans tous les cas : Ne jamais en donner aux jeunes enfants. Ne jamais consommer des champignons sauvages crus.
Services d’urgence
Si vous manifestez l’un des symptômes, (tremblements, vertiges, troubles de la vue, nausées, vomissements…), appelez immédiatement un centre antipoison. En cas de détresse vitale (perte de connaissance, détresse respiratoire…) appelez le 15 ou le 112.
Aurélie Laroche
Sources : anses
Photo :cestquandmemebiendavoirunjardin