Médicament, complément alimentaire, traitement anti-sénilité… le ginkgo biloba, arbre venu de la nuit des temps, porte mille espoirs et rumeurs.
Le ginkgo biloba, de la famille des ginkgoacées, bénéficie d’une aura mystérieuse. L’arbre aux mille écus (nom dû à ses feuilles arrondies et jaunes quand elles tombent) est d’une résistance inouïe. Il peut vivre plus de 1000 ans. C’est l’une des premières espèces végétales à avoir repoussé après le bombardement d’Hiroshima.
Médicament pour l’asthme en Chine
Les Chinois le connaissent depuis plusieurs millénaires et l’utilisent comme médicament pour soigner l’asthme et les bronchites. En Occident, au milieu du XX° siècle, on a commencé à étudier les vertus médicales des feuilles de ginkgo (les Chinois utilisaient le noyau).
Propriétés anticoagulantes
Depuis quelques dizaines d’années, l’industrie pharmaceutique et celle des compléments alimentaires exploite le ginko biloba pour différents effets thérapeutiques. Ce végétal contient en effet des substances (glucoflavonoïdes, terpénolactones aux propriétés anticoagulantes) qui ont pour effet de dilater les vaisseaux sanguins (effet vasodilatateur) et d’améliorer la circulation sanguine.
Insuffisance circulatoire cérébrale
Les extraits de ginkgo biloba sont ainsi prescrits pour traiter l’insuffisance circulatoire cérébrale souvent synonyme de troubles de démence sénile, troubles de la mémoire, dépression, anxiété… D’une façon plus large, on l’utilise pour tous les problèmes de circulation sanguine : jambes lourdes, hémorroïdes, artérite et claudication intermittente, troubles de la vue, baisse de l’audition, vertiges et acouphènes, maux de tête…
Effets non prouvés sur la maladie d’Alzheimer
On a longtemps prêté à cet arbre le pouvoir de prévenir, voire de traiter la maladie d’Alzheimer. Au début des années 2000, plusieurs études ont fortement remis en cause ces affirmations. Au final, les scientifiques tombent d’accord pour estimer que le traitement à base de gingko peut améliorer l’état du patient sur le plan cognitif, mais pas de stopper la maladie ou d’en guérir.
Utile pour les déficits cérébraux légers
Les traitements à base de gingko ne sont pas à négliger néanmoins. L’Organisation mondiale de la santé les estiment utiles dans le traitement symptomatique des déficits cérébraux légers et modérés (pertes de mémoire, troubles de la concentration) liés à la démence sénile. En règle générale, les autorités de la santé recommandent des cures assez longues, supérieures à 12 semaines, car les effets sont longs à se manifester.
Dans tous les cas, il faut s’adresser à son médecin ou son pharmacien, compte tenu de certains effets indésirables ou certaines contre-indications (par exemple, personnes prenant des médicaments anticoagulants).
Eric Allermoz
Sources : vidal.fr