L’insécurité alimentaire s’accroît

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L’insécurité alimentaire, c’est-à-dire l’incapacité à s’alimenter de façon à rester en bonne santé, est en train d’augmenter dans un grand pays comme la France.

 

Selon les Nations Unies (FAO), une personne est en situation d’insécurité alimentaire lorsqu’elle n’a pas un accès régulier à suffisamment d’aliments sains et nutritifs pour un développement normal et une vie active et saine.

 

Cette situation qui touche de pans entiers de la population dans le monde, atteint également une partie de la population d’un grand pays avancé comme la France. L’inflation des produits alimentaires (+8% entre octobre 2023 et octobre 2024) et les difficultés économiques de nombreuses personnes sont en grande partie à l’origine de cette insécurité.

 

 

La précarité alimentaire

 

 

En 2014-2015, l’Anses évaluait à 11,4% la proportion de la population en situation de relative précarité alimentaire. Malgré la pénurie d’études et de données fiables, les spécialistes estiment qu’on assiste à une hausse très importante du niveau d’insécurité alimentaire. De plus en plus de personnes ne parviennent plus à se nourrir correctement.

 

 

Moins de viande

 

 

Pris dans l’étau des difficultés financières et des prix qui grimpent, les consommateurs font des sacrifices, achètent moins de viande de fromages, de fruits et légumes, de produits frais, et davantage de céréales, d’œufs, de conserves et de produits industrialisés de qualité médiocre. Cette tendance renforce la grande inégalité sociale qui règne en matière d’alimentation. Toutes les études ne cessent de souligner la moindre qualité de l’alimentation des catégories socio-économiques défavorisées, tant pour des questions de prix que pour des raisons culturelles, inégalité qui n’est pas sans effets sur la santé.

 

 

La fréquentation des centres alimentaires

 

 

L’un des indices de cette dégradation est l’afflux de demandeurs chez les grands pourvoyeurs d’aide alimentaire (Banques alimentaires, Restaurants du cœur, Secours Catholique, Croix-Rouge française…). En moyenne, le nombre de personnes fréquentant de façon plus ou moins régulière un centre de distribution d’aide alimentaire a bondi de 20 à 30%. Les Restos du cœur qui pèsent en moyenne un tiers de l’aide alimentaire, distribuent cette année 170 millions de repas, et accueillent 1,3 million de personnes (200 000 de plus en un an). L’institution créée par Coluche doit refuser du monde qui se présente dans ses centres.

 

L’insécurité alimentaire et donc la dégradation de la qualité de l’alimentation sont des signaux socio-économiques que le gouvernement français  devrait suivre avec la plus grande attention, faute d’autres risques d’aggravation, en particulier dans le domaine de la santé.

 

 

JC Nathan

 

Source : Lemonde.fr

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