Les œufs contaminés par des polluants très toxiques

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En l’espace de deux ans, les autorités sanitaires ont alerté deux à trois fois sur des cas d’œufs contaminés par de graves polluants, dénommés POP.

 

 

Des œufs contaminés par des polluants organiques persistants – POP, nommés dioxines, furanes, PCB et PFAS. C’est la découverte peu rassurante qu’a faite l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France à la fin novembre 2022.

Déjà, en février 2022, la fondation ToxicoWatch et le Collectif 3R – « Réduire, Réutiliser, Recycler » -, avaient révélé des contaminations anormales en dioxines, furanes et PCB dans des œufs de poules élévées à proximité de l’incinérateur d’ordures ménagères d’Ivry-Paris XIII, considéré comme le plus grand d’Europe.

 

En Ile-de-France, la très grande majorité des prélèvements effectués sur 25 poulaillers,  révèlent des dépassements très importants des seuils règlementaires. Pour les quatre principaux polluants surveillés (PFOS, PFOA, PFNA, PFHxS), le seuil est fixé à 1,7 µg/kg (microgramme par kilogramme). Or, les examens révèlent sur les œufs contaminés des niveaux parfois plusieurs fois supérieurs à la norme (jusqu’à 9,7 µg/kg).

 

Plusieurs causes peuvent être à l’origine de cette pollution : certaines installations type incinérateurs, l’élimination de déchets à l’air libre, la pollution automobile, des déchets industriels présents dans les remblais et les routes…. Mais c’est une pollution beaucoup plus globale que l’on peut craindre. Selon l’ARS francilienne, les dépassements de seuils autorisés pour ce type de polluants révèle une « contamination généralisée » des sols sur le territoire francilien.

 

Rien de très rassurant. Les polluants organiques persistants (POP) sont des contaminants très toxiques pour la santé, persistants dans l’environnement, bioaccumulés (absorbés et non éliminés par les tissus vivants), mobiles sur de longues distances. Les POP les plus connus sont les polychlorobiphényles (PCB), l’hexachlorobenzène (HCB), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et les dioxines/furanes (PCDD-F). Les industries et toutes les combustions (incinération de déchets, métallurgie, feux de décharge, feux de forêt…) sont souvent à l’origine de polluants persistants.

 

Les POP sont suspectés de nombreux effets délétères sur la santé : augmentation du risque de cancers, troubles de la fertilité, perturbations du système endocrinien… notamment quand des femmes enceintes sont touchées par cette pollution.

 

Lire aussi : Des oeufs à la salmonelle

 

JC Nathan

 

Source : Le monde

En Ile de France, la contamination des oeufs

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