OGM : des tests sur longue période

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OGMDes équipes scientifiques françaises vont tester les effets sanitaires d’une consommation à long terme de produits OGM.

 

Quels peuvent être les effets d’une consommation sur une longue période de produits génétiquement modifiés (OGM), comme du maïs ?  Dans le cadre du programme de recherche Risk’OGM, sous la responsabilité du ministère de l’Ecologie, plusieurs laboratoires de l’Inserm et de l’Inra (le Centre de recherches en toxicologie alimentaire, dirigé par Bernard Salles, professeur de toxicologie) initient des travaux sur cette question sensible.

 

Des rats déformés par les tumeurs

 

Ce projet fait suite à la vive polémique déclenchée par l’étude du professeur Gilles-Eric Séralini sur des rats ayant consommé du maïs transgénique NK603 et de l’herbicide Roundup mis au point par Monsanto. Une opération médiatique très orchestrée avait propulsé dans le monde entier les images de rats déformés par des tumeurs impressionnantes. L’étude avait été mise en œuvre dans les laboratoires du Criigen (Comité de recherche et d’information indépendantes sur le génie génétique), connu pour son combat anti-OGM. Les critiques de la communauté scientifique (six académies scientifiques) sur la fiabilité de l’étude avaient été à la hauteur du « coup » médiatique.

 

Faiblesse des évaluations règlementaires

 

L’une des retombées les plus intéressantes de l’affaire Séralini a été de mettre en évidence la faiblesse des évaluations règlementaires précédant la mise sur le marché de substances chimiques, en particulier des pesticides (comme le Roundup à base de glyphosate) et le peu d’études sur les effets d’une longue exposition aux OGM. La foire d’empoigne débouche donc sur une volonté d’en savoir plus sur les effets des OGM et de diverses substances chimiques.

 

Débat irrationnel

 

C’est peu dire que de telles études ne sont pas facilitées par les industriels : Monsanto refuse par exemple de livrer ses variétés OGM aux laboratoires. Pour autant, si elles sont bien menées, ces études devraient faire progresser le débat souvent « irrationnel » sur les OGM. Exemple d’irrationnalité : l’un des arguments pro-OGM est de dire que des millions d’Américains consomment depuis la fin des années 1990 des produits OGM (fruits, légumes, viandes) sans que l’on constate d’effets négatifs. Argument typiquement « faible » dès lors qu’aucune étude scientifique sérieuse (constitution de cohorte, définition de méthodologie et de critères, etc) n’a été précisément établie.

 

JC Nathan

 

Sources :

OGM : que reste-t-il de « l’affaire des rats » de Séralini » ? Stéphane Foucart. www.lemonde.fr. 17 octobre 2013.

Que pèsent encore les critiques sur les OGM ? Emmanuelle Réju, Denis Sergent

www.lacroix.com