Le parlement européen dit non au clonage d’animaux

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Dolly

A une très large majorité (529 voix sur 649), les députés européens ont voté une loi interdisant le clonage d’animaux à des fins d’élevage et d’alimentation. La loi prévoit aussi d’interdire l’importation et la vente de viande d’animaux clonés ou de descendants d’animaux clonés, ainsi que du lait, du matériel reproducteur (sperme, embryons), etc. Rien ne dit que l’Europe maintiendra cette ligne dure : le texte doit encore passer en Conseil des ministres et revenir à la Commission européenne où l’on se montre moins « sensible » que les députés.

 

Les pays où l’on clone

 

Car la prise de position très ferme du Parlement européen n’est certainement pas du goût des partenaires commerciaux de l’Europe, à commencer par les Etats-Unis où le clonage s’est développé depuis plusieurs années pour donner naissance à des bêtes très performantes en termes de croissance et de production laitière. Le Canada, les grands pays d’élevage sud-américains (Argentine, Brésil…), la Nouvelle-Zélande ont commencé également à s’approprier cette biotechnologie.

 

Les députés européens sont animés par des questions éthiques liées notamment  à la souffrance de l’animal: les fœtus obtenus à la suite de clonage sont très gros et donnent lieu à des gestations et des mises à bas très pénibles, une forte mortalité à la naissance, la souffrance des jeunes bovins issus du clonage. L’opinion publique en Europe semble exprimer de son côté une forte défiance vis-à-vis de cette technique, des animaux clonés et de la viande qui en provient. Les consommateurs ont réclamé à plusieurs reprises qu’au minimum, un étiquetage permette d’identifier ces produits.

 

Mais il y a une difficulté à ce « repérage ». Comme le remarquent les spécialistes, les bêtes clonées ne sont pas prévues pour la consommation mais pour la reproduction. Elles donnent naissance à une descendance qu’il devient ensuite difficile d’identifier comme issue du clonage, si l’on ne se donne pas les moyens de la traçabilité. Autrement dit, le consommateur pourrait bien manger un jour de « la viande de clone », sans le suspecter une seconde. Maigre consolation : aucun avis scientifique ne fait allusion à un quelconque risque sanitaire.

 

JC Nathan

 

Photo : Wikipedia