Le bien-être animal

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Le bien-être animal est rare dans l’élevage. La majeure partie des animaux d’élevage en France sont enfermés et soumis à des conditions de vie douloureuses. Le consommateur citoyen a la responsabilité de s’en préoccuper et de demander l’amélioration de leur bien-être.

 

Souffrances

 

Aujourd’hui en France, environ 1 milliard d’animaux sont abattus chaque année. La majorité d’entre eux sont élevés en système intensif  (concentration d’animaux, bâtiments fermés, sélection génétique, alimentation industrialisée). C’est le cas de 95 % des porcs, 85 % des poulets, 80 % des poules pondeuses.

 

Les animaux d’élevage connaissent fréquemment des souffrances et des douleurs diverses : mutilations, agressivité de leurs congénères due à la sur-densité, frustrations comportementales, stress. Les transports et l’abattage sont des moments critiques où les animaux sont soumis à des stress particuliers et à des mauvais traitements.

 

 

Responsabilité de l’homme

 

Les découvertes scientifiques récentes ont mis en évidence que l’animal est un être sensible, capable de ressentir des émotions (joie, tristesse, sécurité). L’homme élève les animaux pour satisfaire ses besoins alimentaires et sa sécurité alimentaire. De fait, il a la responsabilité morale de se préoccuper de leur santé et de leur bien-être. Le bien-être – que l’on peut rapprocher de la notion d’harmonie avec l’environnement – se mesure à l’aide de critères comportementaux, physiologiques et sanitaires.

 

Bien-être animal : le cas des porcs

 

Le bien-être de chaque espèce est spécifique. Il est lié aux besoins de chaque animal. Par exemple, un cochon, curieux et fouisseur de nature, a un fort besoin de fouiller la terre (faire un creux – remuer) ou n’importe quel substrat. Les élevages sur litière (paille, sciure) ou en plein air, lui permettent de le faire et de se sentir bien. Mais élevé en bâtiment sur caillebotis (sol de béton ajouré), il souffre de ne pas pouvoir exprimer ce comportement fondamental, essentiel à son équilibre.

 

Une vie carcérale

 

La vie d’un porc d’élevage est pire que celle d’un détenu de quartier de haute sécurité. Les porcelets, à la naissance, ne peuvent téter leur mère qu’au travers des barreaux d’une cage. La truie qui est dotée de très forts instincts maternels, ne pourra exprimer d’autres comportements maternels que celui de l’allaitement. Les porcelets sont sevrés au bout de trois à quatre semaines, alors que l’âge naturel de sevrage est de trois à quatre mois. Dans leur première semaine de vie, on leur meule les dents, on leur coupe la queue. La plupart des jeunes mâles seront castrés sans anesthésie.

 

Prise de conscience des consommateurs citoyens

 

Aujourd’hui, les consommateurs qui sont aussi citoyens commencent à prendre conscience des excès des systèmes intensifs d’élevage et de leur responsabilité. Selon diverses études, deux-tiers des Européens souhaitent le renforcement des critères de bien-être animal dans toutes les filières de productions*. Les consommateurs, de plus en plus sensibles à l’origine des produits, qu’ils achètent s’orientent vers des produits issus d’élevages plus respectueux du bien-être animal.

 

 

Identifier des modes d’élevage respectueux

 

En se référant aux cahiers des charges des labels ou des appellations réglementées, on peut savoir si les animaux sont correctement traités durant leur élevage. Certains  labels garantissent que des conditions respectueuses de ce bien-être :

–      le label Agriculture Biologique (accès à l’extérieur des animaux)

–      le label rouge pour les volailles (accès à un espace arboré, souches à croissance lente)

D’autres appellations permettent de garantir que les animaux ont été élevés dans de bonnes conditions, comme :

–  les producteurs locaux qui vendent des « volailles fermières »

– les « œufs de poules élevées en plein air »

– le « porc sur paille »

Attention aux appellations trompeuses comme « de nos villages » ou « tradition » !

 

Pour plus d’informations, consulter la rubrique Signes de qualité sur le site www.pmaf.org.

 

Un code sur l’œuf pour reconnaître les poules « heureuses »

Le premier chiffre sur l’œuf (avant les deux lettres FR) indique le mode d’élevage de la poule pondeuse :

–      0 et 1 : élevage plein air (0 avec une alimentation biologique en plus)

–      2 : élevage au sol (en bâtiments fermés)

–      3 : élevage en cages

Aujourd’hui, 35 millions de poules sont encore élevées en cage, dans des espaces miniscules (la surface d’une grande page A4). En privilégiant les codes 0 et 1, on choisit des œufs de poules « heureuses ». Pensez à vérifier les composants de produits élaborés à base d’oeufs (mayonnaise, biscuits, pâtes fraiches) et choisissez des marques mentionnant l’usage d’œufs de plein air.

 

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