Des parlementaires pro abeilles, anti pesticides

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abeilles apiculteur pesticidesLes parlementaires français viennent de prêter renfort aux abeilles et aux apiculteurs en votant l’interdiction d’une famille de pesticides, les néonicotinoïdes.

 

Dans la bataille homérique que se livrent apiculteurs et firmes de l’agrochimie, les parlementaires français se rangent aux côtés des abeilles et viennent d’interdire le 19 mars 2015 l’usage de pesticides de la famille des néonicotinoïdes. Cette décision a été prise, contre l’avis du gouvernement (notamment du ministère de l’Environnement), avec le soutien de certains députés socialistes et des écologistes.

 

Fragilisation des abeilles

 

Courant 2013, la Commission européenne avait proposé de suspendre à pour deux ans 2014 et 2015), la mise sur le marché de trois insecticides néonicotinoïdes, l’imidaclopride (Gaucho), le thiaméthoxame (Cruiser) et la clothianidine (Poncho). Plusieurs études scientifiques étayant l’hypothèse que ces pesticides contribuaient à la fragilisation des colonies d’abeilles en Europe avaient fait bouger les positions habituellement « conservatrices » de Bruxelles.

 

Doses mortelles

 

Les insecticides néonicotinoïdes utilisés en enrobage de semences, en graines et granulés, sont suspectés de laisser des traces toxiques dans les plantes, les sols, l’eau, et de contaminer les abeilles via le pollen, le nectar, la rosée… Une étude menée à l’Université Laval au Québec a mis en évidence, à proximité de cultures de maïs, des doses de néonicotinoïdes 100 fois supérieures à la dose mortelle dans des flaques d’eau des champs utilisées par les abeilles.

 

Les lobbies : l’arme des emplois et des rendements

 

Pour autant, les phénomènes de contamination chimique de l’environnement et les incidences sur les pollinisateurs sont complexes à analyser. Jouant sur ces incertitudes, les groupes phytosanitaires multiplient les actions pour contrer ces attaques et garder le soutien des pouvoirs politiques. Les lobbies de l’agrochimie joue sur les emplois qu’ils représentent et la garantie de rendements élevés de grandes cultures liés à l’usage de phytosanitaires.

 

Les abeilles, un enjeu de 22 milliards

 

Malgré la puissance mondiale des groupes chimiques, la cause des abeilles paraît  progresser ces dernières années, comme le prouve la déclaration courant 2013 du commissaire européen à la santé et à la politique des consommateurs, qui s’était engagé à tout faire « pour que soit assurée la protection de nos abeilles, qui sont vitales pour notre écosystème et dont la contribution à l’agriculture européenne dépasse les 22 milliards d’euros chaque année ».

 

JC Nathan

 

Sources :

www.notre-planete.info

www.leparisien.fr

Photo : http://atelier-alveoles.fr