Plantes génétiquement modifiées et OGM aux portes de l’Europe

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colza, l'une des plantes existant en OGM

colza, l'une des plantes existant en OGM

Faut-il s’attendre à l’arrivée sur le marché européen d’un grand nombre de plantes génétiquement modifiées ? C’est ce que craignent les associations anti-OGM suite à une évolution récente de l’Europe en faveur de contrôles accrus.

 

Et si une cinquantaine de plantes génétiquement modifiées et autres OGM entraient sur le marché européen en 2013, profitant d’une « lucarne » laissée par la Commission européenne ? C’est l’inquiétude de l’association de veille citoyenne, Infogm, ou encore de la Confédération paysanne.

 

Etude de toxicologie

Le 25 février 2013, les états membres de l’Union européenne adoptent à une courte majorité un nouveau règlement en matière d’évaluation des risques sanitaires des plantes génétiquement modifiées. Le texte va dans le sens d’un contrôle accru, en particulier en demandant une étude de toxicologie sur les rongeurs de 90 jours (pour les OGM à un transgène) contre 15 jours auparavant. Le texte stipule que les analyses toxicologique devront être effectuées correctement, avec une puissance statistique suffisante, ce qui laisse entendre que ce n’était pas le cas auparavant.

 

Pour la consommation ou la culture

Le nouveau texte entrera en vigueur 6 mois après la publication au Journal officiel européen, soit courant de l’automne 2013. Cette période de 6 mois pourrait être mise à profit par les multinationales pour « faire passer » en vitesse leurs plantes : selon une disposition du texte, les demandes d’autorisation en cours ou dans la période de 6 mois, ne sont pas concernées par le nouveau règlement. Selon Infogm, une soixantaine de demandes d’autorisation ont déjà été déposées que ce soit pour la culture ou la consommation humaine et animale, dont une trentaine pour la culture, qui pourraient être acceptées d’un coup, sans plus de formalités.

 

Plantes à un transgène

En outre, les anti-OGM estiment que la nouvelle réglementation sera faussement contraignante. Pour preuve, celle-ci va exiger des analyses toxicologiques uniquement pour des plantes transgéniques à un transgène (gène étranger introduit dans le génome de la plante) et non pour les plantes à transgènes multiples (la majorité des plantes en cours d’évaluation). La Commission fait « comme si » une plante transgénique comportant plusieurs nouveaux gènes était équivalente à l’addition de plantes transgéniques à gène simple.  Une simplification qui semble sommaire en matière d’évaluation des risques, dans un domaine scientifique encore bien mal maîtrisé.

 

Bernard Duran

 

Sources : www.infogm.org

www.confederationpaysanne.fr