
Les étudiants, confrontés à de sérieuses difficultés budgétaires, se serrent la ceinture, et ne mangent pas à leur faim.
Les étudiants se nourrissent mal et ne mangent pas à leur faim. C’est ce qui ressort des dernières études sur le sujet. Selon le baromètre de la Fédération des associations générales étudiantes (FAGE), premier syndicat étudiant de France, le coût d’une année universitaire est de 3 227 euros, cette année. Le premier poste, c’est le loyer : en moyenne 580 euros par mois.
Les dépenses obligatoires (matériel pédagogique, complémentaire santé, frais d’inscription universitaires, assurance logement…) sont en hausse. Les aides n’augmentent pas. Dès lors, la solution pour équilibrer le budget est de rogner sur les repas. Selon la présidente de la FAGE, près de 20% des étudiants ne mangent pas à leur faim.
Etat de faim modérée
Ce n’est pas totalement une découverte. Depuis le début des années 2020, les équipes du Samu Social ou des ONG comme le Secours Catholique, les Restaurants du Cœur, les Banques alimentaires, etc… sont habituées à voir des étudiants, en particulier des étudiants venir régulièrement aux distributions de repas. Les sondages révèlent que plus d’un quart des étudiants ont restreint la qualité des repas, leur diversité ou leur nombre journalier. Selon une étude du Samusocial de Paris réalisée pendant l’année universitaire 2021-2022, 14,8 % des étudiants présentaient un état de faim modérée au moment de l’enquête, et 11 % un état de faim sévère.
En 2023, une étude de l’Observatoire national de la vie étudiante estimait que 46 % des étudiants se trouvaient en situation d’insécurité alimentaire, c’est-à-dire, le fait de ne pas avoir un accès régulier à suffisamment d’aliments sains et nutritifs pour une vie active et saine.
Les repas à un euro
C’est une réalité. Nombre d’étudiants sont désormais en situation de précarité alimentaire. Les étudiants d’origine étrangère (bénéficiant de moins de soutiens familiaux proches), les étudiants en difficultés sur le plan psychologique, seraient parmi les plus vulnérables, selon les experts de l’Observatoire du Samusocial de Paris.
Dans ce contexte difficile, les étudiants à l’université, grâce à des initiatives telles que le repas à un euro, s’en sortiraient mieux que les étudiants des écoles privées. « Tous les étudiants peuvent bénéficier d’un repas complet et équilibré au tarif de 3,30€ et de 1€ pour les étudiants boursiers ou en situation de précarité », rappelle le Crous. Les étudiants boursiers y ont droit sans formalité. Les autres doivent passer par une évaluation sociale.
Certes, il existe divers relais pour pallier la précarité alimentaire des étudiants. Encore faut-il, expliquent les experts, que les dispositifs soient adaptés aux besoins des étudiants (horaires des distributions, temps limité de trajet ou d’attente, choix des produits) et qu’ils soient facilement repérables.
Katrina Lamarthe
Sources : Santé publique France
Des étudiants en état de faim modérée à sévère