Avec les produits allégés, l’industrie agro-alimentaire a multiplié les promesses contre le surpoids et l’obésité. Depuis plusieurs années, diététiciens et nutritionnistes mettent en garde contre cette illusion marketing.
Produits laitiers, boissons sodas, plats cuisinés, confitures, glaces, biscuits… les produits allégés se sont multipliés, ciblant en priorité (mais pas uniquement) la population féminine. Le produit peut s’afficher « allégé » si sa valeur en calories ou en nutriments est réduite de 25%.
Multiples additifs
L’allègement peut ainsi porter sur les sucres, les matières grasses, le sel, les calories… Mais pour que les aliments allégés en graisses ou en sucres gardent un aspect convenable ou un goût acceptable, les industriels ajoutent de multiples additifs, épaississants, gélifiants, émulsifiants, stabilisants, édulcorants…
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Prise de poids
Dans le «meilleur des mondes » (celui du marketing et de la publicité), la vogue de l’allégé aurait dû enrayer l’épidémie de surpoids et d’obésité. Il n’en a rien été. Des études ont montré que les consommateurs de boissons non sucrées et de plats allégés ne maigrissaient pas, voire prenaient du poids. Les soupçons se sont vite tournés vers les additifs dont les édulcorants artificiels (aspartam, sucralose, saccharine, stevia…).
Circuits de la récompense et éveil de l’appétit
L’hypothèse des scientifiques est que les édulcorants artificiels activent à leur façon les « circuits de la récompense » dans le cerveau et éveillent l’appétit (au lieu de rassasier), entraînant au final une consommation plus élevée de calories et donc une prise de poids. Les composantes des édulcorants, type aspartame, envoient des signaux faussés au cerveau qui ne sait plus gérer les besoins énergétiques de l’organisme.
Certains observateurs remarquent d’ailleurs que les produits allégés encouragent à consommer davantage, comme si « le compte n’y était pas ». Le consommateur ayant encore faim, va reprendre une portion.
Flore intestinale
Autre hypothèse, les additifs (émulsifiants, stabilisants, édulcorants…) provoqueraient des inflammations de l’intestin et déséquilibreraient la flore intestinale. Il en résulterait divers dysfonctionnements pouvant mener notamment au diabète, à des maladies intestinales graves, et aussi à l’obésité. Bref, autant de suspicions sur des produits qui n’ont jamais prouvé leur efficacité minceur.
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Aurélie Laroche
Sources : lanutrition.fr