Le miel est un produit splendide pour la santé, encore faut-il savoir reconnaître le bon miel et le miel frauduleux.
Dans un rayonnage de supermarché, il n’est pas toujours facile de bien choisir son miel. Les étiquettes ne sont pas claires et le prix est trop souvent le critère principal du choix. En France, les produits d’importation se multiplient (environ 60% de la consommation nationale) avec dans certains cas des fraudes à la clef, fréquentes sur ce mets royal. (Lire aussi Le miel, fraudes et trafics mondiaux)
La fraude par adultération
Le risque majeur de non-qualité est lié à l’adultération : ajout d’une substance de moindre valeur. En ce qui concerne le miel, il s’agit du sirop de glucose ou de l’eau. Le consommateur, au lieu d’acheter un nectar fabriqué patiemment par les abeilles, acquiert pour partie de l’eau ou du sucre de basse qualité.
Glycérol et fermentation
Les miels qui ont un taux d’humidité trop élevée (+20%) fermentent et le miel perd ses qualités nutritives. Lorsque le produit a fermenté, les analyses décèlent des tapis de levures ou des taux élevés de glycérol (glycérine), un sous-produit de la fermentation des levures. Un miel fraîchement récolté présente un taux de glycérol assez faible, inférieur à 50 mg/kg. Les produits très fermentés ont des taux qui dépassent 300 mg/kg.
Les Français, résultats excellents
Le Cetam Lorraine, un laboratoire spécialiste des produits apicoles, a analysé il y a trois ans un panel de miels de France, d’Europe (Bulgarie, Italie, Espagne…), d’Amérique Latine (Brésil, Argentine, Mexique), de Chine. Les miels d’apiculteurs français affichaient des résultats excellents. Les miels européens et sud-américains étaient moins bien placés mais avec des taux encore acceptables.
Origine chinoise
En revanche, les miels d’origine chinoise présentaient des taux de glycérol de 400 à 500 mg/kg, c’est-à-dire des degrés de fermentation inacceptables. Les miels chinois avaient été interdits après 2002. Mais depuis 2009, ils réapparaissent discrètement sur le marché, dissimulés derrière des étiquettes très vagues mentionnant « hors Union Européenne » ou des étiquettes de la grande distribution.
Etiquette UE – Non UE
L’un des vrais problèmes concernant le miel est que la législation n’impose pas de mentionner l’origine exacte du produit, se contentant d’une étiquette « origine UE » ou « origine hors UE ». Le consommateur a donc tout intérêt à privilégier un miel affichant une origine précise (nom et adresse de l’apiculteur) et la mention « Miel récolté et mis en pot par l’apiculteur ». Autre critère, la DLUO (Date limite d’utilisation optimale) : elle ne doit pas dépasser deux ans après la mise en pot.
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Aurélie Laroche
www.cetam.info
Photo : www.miramas.org