L’origine du miel est une indication précieuse. La nouvelle règlementation prévoit un étiquetage précis en la matière.
Le consommateur peut enfin connaître l’origine du miel qu’il achète. Depuis le 1er septembre 2019, suite à un amendement du gouvernement au projet de loi agriculture et alimentation, voté en mai dernier, les producteurs doivent étiqueter l’ensemble des pays d’origine sur leur miel, produit souvent issu de mélange de miels de différents pays.
Indications incompréhensibles
On ne devrait plus lire ces indications incompréhensibles : « mélange de miels originaires de l’UE », « mélange de miels non originaires de l’UE » ou encore « mélange de miels originaires et non originaires de l’UE ».
Lire : Distinguer le bon miel et le miel frauduleux
Un grand nombre de miels adultérés
Cette disposition est une forte avancée pour les apiculteurs et pour les consommateurs. Le flou dans l’étiquetage constituait un véritable encouragement à la fraude et à la commercialisation de miels adultérés, dilués et mélangés avec du sirop de sucre. En 2015, selon une enquête menée par l’Union européenne, un tiers des miels contrôlés étaient non conformes à la règlementation. La grande majorité des miels bas de gamme, « premier prix », sont des miels adultérés.
30 000 tonnes importées
2018 sera pour la France une année exceptionnelle avec 18 à 20 000 tonnes de miels. Mais depuis plusieurs années, la production moyenne est seulement de 10 à 15 000 tonnes. Or, la consommation est d’environ 40 000 tonnes, d’où l’importation de 30 000 tonnes en moyenne. Ces importations proviennent pour l’essentiel de l’Italie, de l’Allemagne, de l’Espagne, de pays de l’Est (Hongrie, Ukraine…), d’Argentine, et… de Chine.
Des ersatz de miel
Depuis quelques années, la production de miel en Chine a bondi, de façon mystérieuse (200% en cinq ans). Pour nombre de spécialistes, c’est tout simplement la commercialisation de miel frauduleux qui a bondi. Nombre de conditionneurs européens et de marques de distributeurs diffusent sans vergogne des mélanges ersatz de miel. Le consommateur achète de l’eau sucrée en lieu et place de miel, produit naturel hautement nourrissant et bénéfique pour la santé.
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La nouvelle réglementation en matière d’étiquetage sur l’origine du miel devrait assainir le marché et diminuer cette fraude fréquente et scandaleuse.
Aurélie Laroche
Photo : Marc Ollivier. Ouest France