Daddy pousse un peu. Loin d’être un simple trait d’humour, sa campagne « Daddy vous rappelle que le sucre est une plante » laisse une désagréable impression de tromperie du consommateur.
Le sucre, une plante ? Daddy, regroupement de 10 000 agriculteurs-coopérateurs, producteurs de betteraves et gestionnaires de sucreries, s’est peut-être un peu laissé griser par la créativité de son agence de publicité.
Canne à sucre et betterave
Non, le sucre n’est pas une plante. Pas plus que l’huile d’arachide, l’huile d’olive ou le vin ne sont des plantes. Le sucre est effectivement le plus souvent produit à partir de deux plantes principales, la canne à sucre et la betterave. De ces deux plantes, par divers procédés, on extrait du saccharose (molécules de glucose et fructose).
Aucun apport nutritif intéressant
Nombre de plantes sont bonnes pour la santé. Les végétaux apportent en règle général leur lot de vitamines, de minéraux, de fibres essentiels à la santé. Mais le saccharose, extrait d’une plante, a la curieuse caractéristique de n’offrir aucun apport nutritif intéressant et indispensable. Le saccharose apporte du glucose (famille des glucides), source d’énergie pour le corps. Mais nous avons divers autres apports sources de glucose (fruits, légumes…) et l’on en manque rarement.
Le sucre épuise l’organisme
Bien au contraire, le sucre sous forme de saccharose est partout, dans une grande majorité des aliments actuels (desserts, charcuteries, jus de fruits, pains de mie, etc.) qui s’ajoute à des sucres de type fructose. Or, le sucre épuise l’organisme (le foie, le pancréas), il induit de l’addiction et aurait de nombreux effets nocifs sur notre système cérébral.
Facteur d’obésité et de diabète
Le sucre est l’un des principaux facteurs d’obésité et de diabète dans le monde, maux qualifiés de « fléau mondial » par l’OMS. L’OMS recommande de ne pas dépasser 50 g de sucre par jour (et envisage de descendre à 25 g par jour) l’apport conseillé. Selon certaines estimations, la dose moyenne de sucre avoisinerait les 100 g par jour !
Duperie cynique
Quels que soient leurs impératifs économiques, les coopératives de la betterave et du sucre ne peuvent décemment pas encourager la consommation de sucre en le drapant de la belle image des plantes. Ce message oscille entre la duperie cynique et l’art de prendre les consommateurs pour des idiots.
Aurélie Laroche
Sources : Daddy