Drunkorexie, un mixt alcool, drogues, et troubles alimentaires

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drunkorexie

Drunkorexie, un mot compliqué formé de drunk et de anorexie, pour parler d’un nouveau comportement à problèmes, celui associant l’alcool et avec l’idéal minceur.

 

Drunkorexie. Ce terme formé à partir de drunk (ivre) et anorexie a été lancé par le quotidien américain The New York Times, il y a une quinzaine d’années, pour décrire un comportement inquiétant. Pour éviter de prendre du poids à cause de l’alcool, des jeunes gens se privent de nourriture en même temps qu’ils « boivent ». Depuis, la signification du mot s’est élargie : il englobe divers troubles (conduites alimentaires, usage de substances psycho-actives telles que les drogues et les médicaments) en lien avec la prise d’alcool.

 

 

Un buveur sur deux

 

 

Une proportion non négligeable, mais difficile à estimer de jeunes buveurs d’alcool jouent ainsi sur l’alimentation, encouragés par les réseaux sociaux où l’on valorise ivresse et minceur.  Actuellement, divers experts pensent qu’un buveur sur deux flirte avec la drunkorexie. Une étude scientifique menée sur 3600 étudiants de l’Université de Caen Normandie a montré que la moitié d’entre eux consommaient de l’alcool et que près de 42% étaient atteints de ce nouveau mal.

 

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Etat d’ivresse rapide

 

 

Le point de départ semble être la crainte de prendre du poids avec l’alcool. Mais plutôt que diminuer leur consommation, certains consommateurs ont trouvé des parades en jeûnant, en sautant des repas, en se faisant vomir…Comme l’explique Ludivine Ritz, psychologue à l’Université de Caen, dans un article publié par The Conversation,  certains jeunes sont aussi motivés par le souhait d’atteindre un état d’ivresse plus rapide. Ce phénomène doit bien entendu être relié à la vogue dans une bonne partie de la jeunesse, du binge drinking, prise forte d’alcool en peu de temps.

 

 

Troubles alimentaires et psychologiques

 

 

Ce qui inquiète les spécialistes, c’est le lien entre ce type de comportements dits de drunkorexie et l’installation de troubles du comportement alimentaire persistants, ou de troubles psychologiques. « Sur le plan psychologique, ce type de comportement semble également refléter une fragilité émotionnelle plus profonde. Dépression, anxiété, détresse psychologique, difficultés de régulation des émotions, antécédents de maltraitance ou insécurité dans les relations proches, sont fréquemment rapportés chez les jeunes concernés », estime Ludivine Ritz.

 

Loin d’être exceptionnelle, cette pratique deviendrait un « classique » dans divers milieux festifs, point de passage obligé pour être accepté dans un groupe, à la fois en consommant de l’alcool et en soignant son apparence.

 

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Katrina Lamarthe

 

Sources : Inserm

The Conversation