Le réseau social chinois TikTok, adulé par les jeunes adolescents, véhicule avec une efficacité effarante les stéréotypes de beauté de la femme, en particulier celui de la minceur extrême. Ce faisant, il aggrave chez les jeunes gens la fréquence de troubles de la conduite alimentaire (TCA).
TikTok, fort de plus d’un milliard d’abonnés dans le monde, 28 millions en France, diffuse à très grande échelle des messages poussant aux restrictions alimentaires et à la recherche de la minceur comme idéal de beauté. “Tu n’es pas moche, tu es juste grosse”, “Ce que tu manges en privé, tu le portes en public”, “si tu as faim, bois de l’eau” », etc…
L’onde numérique concourt largement à l’augmentation de troubles de la conduite alimentaire (TCA) parmi les jeunes adolescentes. C’est l’une de nombreuses alarmes que tirent les rédacteurs d’un rapport parlementaire « sur les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs.
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Un flux incessant de messages
Un flux incessant d’images et de messages encourage des régimes extrêmes, des privations et autres pratiques alimentaires dangereuses. Par exemple, le hashtag #SkinnyTok (skinny, maigre) – 58200 publications en avril 2025 – véhiculait une multitude de conseils pour ignorer la faim, pratiquer intensément une activité physique et atteindre un idéal de minceur.
Conduites de restriction et de jeûne
Une infirmière, spécialisée dans l’accompagnement des jeunes adolescentes atteintes de troubles du comportement alimentaire, a lancé au printemps 2025, une pétition (change.org/StopSkinnyTok) pour combattre ce fléau. Début juin, le réseau social TikTok a interdit ce hashtag. Mais d’autres canaux prennent aisément le relais de ces discours pro-minceur.
Selon l’Inserm, environ 20% des jeunes filles adoptent un jour ou l’autre des conduites de restriction et de jeûne. Une très petite minorité d’entre elles devienne anorexiques (1,4% des femmes) mais les conséquences sont sérieuses et parfois graves (5% des patients décèdent des suites d’une anorexie). Globalement, les troubles de la conduite alimentaire (TCA) touchent environ un million de personnes et constituent la seconde cause de mortalité chez les 15-24 ans après les accidents de la route.
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La menace représentée par TikTok pour la santé des jeunes gens est d’autant plus réelle que les messages rivalisent d’astuce pour être accrocheur et entraînant, et se partagent sur le réseau à la vitesse de la lumière. C’est l’un des risques dénoncés par le rapport parlementaire sur TikTok.
JC Nathan
Sources : The Conversation
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