Les personnes âgées menacées par la dénutrition

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Il ne faut pas mésestimer le risque de dénutrition des personnes âgées qui peut toucher jusqu’à 10% depersonnes âgées alimentations personnes de plus de 80 ans vivant à domicile et même 30% lors du passage en maison de retraite.

 

La dénutrition des personnes âgées est une menace insidieuse car elle est parfois tardivement identifiée. On estime qu’il y a dénutrition à partir d’une perte de poids d’environ 5% sur un mois (aux alentours de 2 kg de perte de poids) ou de 10% sur six mois. Si cette baisse atteint 10% en un mois et 15% en six mois, on parle de dénutrition sévère. La perte de poids entraîne une fonte des muscles, un état de fatigue ou d’épuisement, des risques de chutes… L’organisme va devenir plus vulnérable aux maladies infectieuses. Un dangereux cercle vicieux peut s’instaurer.

 

Des causes multiples

 

Cette dénutrition peut être causée par des facteurs multiples. Des raisons psychologiques par exemple, comme l’isolement, le deuil, une dépression, des raisons économiques (difficultés financières), un changement de vie (entrée en maison de retraite…). La dénutrition peut aussi tenir à des questions plus « techniques » : troubles de la mastication, problèmes dentaires, appareillage inadapté, troubles de la déglutition (pathologie ORL…), à des troubles neurologiques (maladie d’Alzheimer, syndrome confusionnel…) ou à d’autres pathologies graves.

 

Veille et dépistage

 

La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande une surveillance très régulière de la nutrition des personnes âgées : au minimum une fois par an en ville,une fois par mois en institution, et à l’occasion de chaque hospitalisation. Un bon dépistage repose sur une mesure du poids régulière (au moins une fois par mois), voire un calcul de l’indice de masse corporelle, une estimation de l’appétit et/ou des apports alimentaires, une surveillance de l’hydratation (en principe, au moins un litre par jour…). Attention la sensation de soif disparaît avec l’âge et il faut multiplier les occasions de boire sans soif (potages, jus de fruits, eaux minérales, eaux aromatisées…)

 

Le rôle clef de l’entourage

 

L’entourage doit avoir un œil sur ce que prend la personne (quantité, diversité de l’alimentation), le nombre de repas (en principe trois repas et un goûter par jour), l’état du réfrigérateur, si les courses sont bien faites. Si des indices montrent que la personne ne se nourrit plus assez, il faut en parler avec elle, essayer d’identifier la cause, vérifier si la prise de médicaments ne perturbe pas l’appétit, encourager à voir le médecin (ou prendre conseil auprès du médecin), orienter vers une alimentation plus attrayante (monter en puissance des épices, des herbes, de l’ail, de l’oignon).

 

Encourager les collations

 

Il existe des guides de nutrition adaptés aux personnes âgées à la disposition de l’entourage, édités notamment par l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé. Pour écarter le risque de dénutrition, les spécialistes recommandent d’encourager de prendre des collations à côté des trois vrais repas, d’enrichir les plats avec des produits de base (lait, fromage râpé, œufs, jambon…), des entremets riches (gâteau de riz, semoule, pain perdu, crème de marron…). Le poisson, les œufs et les produits laitiers seront de bons substituts à la viande si la personne ne veut plus (ou ne peut plus) mastiquer.

 

 

Les compléments nutritionnels

 

La situation de la personne peut nécessiter une prise de compléments riches en énergie et en protéines, liquides ou en poudre à diluer, à boire ou à mélanger dans les aliments. Ces compléments peuvent atteindre un apport alimentaire de 400 calories par jour, soit 30 g de protéines. Mais il est important qu’un médecin suive cette modification des apports nutritifs.

 

 

JC Nathan

 

Sources :

http://sante-medecine.commentcamarche.net

La santé en mangeant et en bougeant. Inpes. http://www.inpes.fr/CFESBases/catalogue/pdf/941.pdf

 

Photo : http://koudmain.com