Le gaz méthane émis par les vaches et l’agriculture est de nouveau accusé par les chercheurs de participer à la dégradation de la couche d’ozone et au réchauffement du climat. Lire La vache, le méthane et le climat. Selon une récente étude scientifique parue dans Environmental Research Letters, les émissions de méthane ont monté en flèche ces dernières années.
Vingt fois plus de gaz
Elles sont à de plus de 10 ppm (ppm : partie par milliard, une molécule de méthane pour un milliard de molécules). Ce niveau d’émissions est vingt fois plus élevé qu’il ne l’était au début des années 2000. Or, le méthane est bien plus problématique que le CO2. Il contribue à l’effet de serre à une hauteur de 25 à 30 fois plus que le gaz carbonique.
Qu’est-ce qui déclenche ses émissions de méthane ? Pour plus de la moitié, elles sont liées à la présence de l’homme et à ses activités (émissions dites anthropiques). Il y a l’exploitation d’énergies fossiles (puits de gaz et de pétrole, exploitations de gisements de gaz de schiste).
500 litres de méthane par jour
Mais il y a surtout l’élevage et certaines cultures (rizières). Le bétail mondial s’élève à 1,5 milliard de bêtes (source FAO). Or, le système digestif d’une vache, par fermentation microbienne des aliments, produit en moyenne 500 à 600 litres de méthane par jour. C’est la méthanogenèse. La FAO a estimé que l’élevage mondial était à l’origine de 15% des gaz à effet de serre, soit plus que les transports. Lire Réduire le méthane des vaches
Les rizières
L’autre source d’émissions de méthane « agricoles » serait liée aux rizières. Les sols inondés des rizières favorisent la production de microbes, donc la fermentation et le rejet de méthane. Certains scientifiques craignent que l’augmentation des rejets de méthane compromettent les efforts entrepris par les Etats signataires de l’Accord de Paris, visant à réduire la hausse de la température moyenne à moins de deux degrés par rapport à l’ère pré-industrielle.
JC Nathan
Photo : http://www.normandie-actu.fr