Atteindre 50% d’alimentation bio dans les cantines d’ici à 2022, c’est l’une des promesses d’Emmanuel Macron, candidat à la présidence, confirmée par le gouvernement.
50% d’alimentation bio dans les cantines en 2022 ! Aux Etats généraux de l’alimentation tenus fin 2017, le ministre de l’agriculture a confirmé cette ambition, y ajoutant même d’autres objectifs tels que le choix d’oeufs provenant d’élevages alternatifs à la cage. La généralisation du bio dans les cantines devrait faire l’objet d’une loi.
7 millions de repas, 3% de bio
Depuis quelques années, un certain nombre d’écoles avaient franchi un pas en direction d’approvisionnements bio ou/et locaux. Certaines écoles y étaient même parvenues sans augmentation de prix, simplement en réduisant le gaspillage. Mais cela restait des initiatives isolées. Selon l’association Agir pour l’environnement, 7 millions de repas sont servis dans les établissements scolaires chaque jour. Moins de 3% des aliments seraient bio.
Le bio, moins de 6% de la surface agricole
Techniquement, la banalisation d’une alimentation bio dans les écoles (et pourquoi pas, dans les hôpitaux, les administrations en général) ne va pas être si simple. Faut-il rappeler que l’agriculture bio reste encore très minoritaire en France.
On dénombre environ 32 000 exploitants agricoles bio qui cultivent 1,54 million d’hectares, soit moins de 5,7% de la surface agricole française, ce qui est légèrement sous la moyenne européenne (6,2%). S’approvisionner bio et local risque de relever de la gageure.
Conversion au bio et tournant historique
Il n’en reste pas moins que le signal envoyé par le gouvernement en faveur d’une alimentation saine et de qualité est très fort. La conversion au bio des exploitants pourrait s’accélérer, d’autant que diverses études montrent que les cultures bio, quoique moins productives, sont plus rentables au bout du compte.
Après avoir développé pendant un demi-siècle une agriculture ultra-productive (ultra-agressive), à très forte utilisation d’engrais et de pesticides, la France est peut-être en train d’amorcer un tournant historique. Il faudra encore beaucoup d’années pour que baisse nettement le recours aux intrants chimiques mais le désir des Français de préserver leur environnement et leur santé semble percer.
Katrina Lamarthe
Sources : www.lefigaro.fr
Photo : France 3