Que deviennent nos amis pollinisateurs ? Cette question écologique cruciale, scientifiques, journalistes, grand public vont se la poser le 25 au 27 septembre 2019, lors des secondes assises nationales des insectes pollinisateurs, organisées à Lyon par l’association de défense de l’environnement, Arthropologia.
Il est urgent de se pencher sur la santé des insectes pollinisateurs. Bien au-delà du rôle joué par les abeilles mellifères, la myriade d’insectes pollinisateurs (abeilles sauvages, papillons, syrphes, mouches…) rendent à la nature et aux hommes un extraordinaire service écologique : assurer via la pollinisation, la reproduction de 87% des plantes sauvages, et de 67% des plantes cultivées.
La reproduction des plantes
Un service gratuit, permanent, invisible qui contribue pourtant de façon primordiale à la production d’une large partie des fruits et légumes, d’oléagineux et de plantes diverses. On estime que 35 % des plantes et fruits que nous mangeons dépendent de la pollinisation des insectes. Mais nos amis pollinisateurs sont en danger. Lire à ce sujet : Les pollinisateurs en danger.
10% des abeilles sauvages menacées
« Les dernières informations dont on dispose ne sont pas rassurantes. 10% des abeilles sauvages sont menacées, selon les catégories listées par l’UICN. Une espèce sur dix. Les réseaux de pollinisation sont en danger », explique Hugues Mouret, directeur scientifique d’Arthropologia. Rappelons que l’on dénombre environ un millier d’abeilles sauvages en France (20 000 espèces dans le monde) et qu’elles sont responsables de 85% de la pollinisation contre 15% pour les domestiques.
La fragmentation des habitats
« Il y a une réduction très forte du volume d’insectes pollinisateurs et donc des dommages pour la reproduction des espèces végétales entomophiles (« dont la fécondation se fait par l’intermédiaire d’insectes qui transportent le pollen ». NDLR) » ajoute le responsable scientifique d’ Arthropologia. Les causes du déclin des pollinisateurs sont bien identifiées. En tout premier lieu, la pollution des milieux naturels (intrants chimiques, les perturbateurs endocriniens, les matières plastiques…), la fragmentation ou la disparition des habitats naturels, l’embrasement climatique, les espèces invasives et autres pathogènes….
Mettre un frein à l’artificialisation des sols
Si l’on veut venir en aide aux pollinisateurs, responsables des richesses vitales et somptueuses de la nature, et au passage de la diversité de notre alimentation, les citoyens et les responsables publics doivent se « réveiller » d’urgence. Entre autres actions possibles, il faut mettre un coup de frein brutal à l’artificialisation des sols qui progresse comme une flambée dévastatrice au rythme de 19 m2 par seconde depuis huit ans. Soit une surface gigantesque de terres arables et de nature qui disparaît chaque année.
Action simple et utile : chaque Français disposant d’un jardin ou d’un balcon peut planter des espèces végétales à fleurs, non exotiques, par exemple labellisées « vraies messicoles » et « végétal local » ce qui garantit l’origine locale des plantes et leur bonne adéquation aux butineurs.
JC Nathan
Source : Arthropologia.