Le thon d’élevage et les dommages environnementaux

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thon elevage senne

Développer l’élevage de thon pour protéger l’espèce. Une solution à condition de pratiquer une aquaculture raisonnée.

 

Fin des années 1970, le Canada, le Japon, l’Australie ont fait les premières tentatives d’élevage de thon, près des lieux de capture. Depuis le début des années 2000, l’Espagne, la Croatie, Malte, l’Italie ont ouvert des fermes désormais éloignées des lieux de prise.

 

Capturés sur les trajets de migration ou lors des regroupements liés à la fraie, les thons sauvages sont transférés des sennes dans des cages tractées jusqu’aux « fermes  marines » où ils sont gavés de sardines, de maquereaux et de granulés de poisson. Première productrice mondiale de thon d’élevage, l’Espagne est passé maître dans l’art d’élever ces indomptables. Ils sont ensuite exportés au Japon pour le commerce lucratif du sushi. Mais voilà, l’élevage de thon pose de nouveaux problèmes.

 

 

Dommages environnementaux

 

 

Très sensible au stress et aux manipulations, le thon ne se laisse pas domestiquer aussi facilement que le saumon ou le bar. L’écloserie est loin d’être envisageable. Et puis, il y a la question des dommages environnementaux.

 

L’élevage génère une grande quantité d’azote. Il contribue à appauvrir les ressources halieutiques (en raison de grandes quantités de poissons nécessaires à l’alimentation de ces prédateurs). Les captures se font souvent hors quota, sur des jeunes thons qui ne se sont pas encore reproduits (reproduction à partir de l’âge de cinq ans). Indirectement, l’élevage de thon aggrave donc la surpêche. En réaction, émerge un courant en faveur d’une « aquaculture raisonnée du thon rouge ».

 

JC Nathan

 

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Photo : Ifremer