Des députés tentent de faire passer une taxe sur certains alcools (bières, premix) à l’occasion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale.
Une taxe sur des alcools pour financer en partie le fonctionnement de la Sécurité Sociale. Telle est l’initiative de députés de la majorité à la mi-octobre 2019. Ces députés veulent s’attaquer à des alcools qui ont tendance à toucher davantage les jeunes : les bières « suralcoolisées » (contenant au moins 7% d’alcool) et les prémix. Les premixed « mélangés à l’avance », sont des mélanges à base d’un spiritueux – gin, rhum, vodka, vin, whisky, bière… additionné de tonic, soda ou jus de fruit.
Danger pour la santé
Les bières suralcoolisées sont un “danger en matière de santé publique”, en particulier pour les “jeunes et les personnes vivant à la rue”, estiment les députés. Ceux-ci envisagent une taxe de 11 euros par degré d’alcool pur. Actuellement, les bières sont taxées en fonction de leur degré d’alcool (avec une taxe qui va de 3,71euros à 7,42 euros par hectolitre et par degré.
Premix à base de vin
Concernant les prémix, seuls ceux mélangés à de l’alcool (autre que le vin) sont taxés actuellement pour la part d’alcool pur qu’ils contiennent (11euros par décilitre d’alcool pur). Les premix à base de vin (rosé pamplemousse) ne sont pas taxées et les députés essayent d’imposer une taxe.. Le principe dune taxation à trois euros par décilitre (l’option basse) est en cours de discussion à l’Assemblée nationale.
Les intérêts des viticulteurs français
Les députés dépositaires de ce projet de taxe ont contré par avance l’argument majeur des lobbies (« ne rien faire qui puisse porter aux intérêts des viticulteurs français ») en pointant que les vins utilisés dans les premix ne sont pas produits en France. Reste que les lobbies de l’alcool sont puissants en France et mettent une forte pression aux élus afin de bloquer toute règlementation et toute fiscalité qui viendraient freiner les ventes. La France devrait rester encore longtemps l’un des pays où l’alcool est le moins taxé.
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JC Nathan
Sources : www.capital.fr