Les jeunes et le marketing de l’alcool

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Les jeunes sont particulièrement exposés au marketing et à la publicité en faveur de l’alcool. C’est l’un des constats d’un rapport d’experts remis aux pouvoirs publics au début du mois de mai 2017.

 

 

Plusieurs études mettent en évidence que les jeunes ne sont plus protégés par le cadre de la Loi Evin qui a été à plusieurs reprises vidée de sa substance. Selon une enquête menée auprès de 6600 jeunes en 2015, quasiment un tiers (29,8 %) déclarait avoir été exposés aux publicités en faveur de l’alcool chaque jour au cours des douze derniers mois. Les supermarchés, les magazines et les journaux, les marques d’alcool apparaissant dans les films, les affiches dans la rue et les transports publics, Internet, la radio, mais aussi les concerts et les événements sportifs sont autant de lieux et d’occasions d’exposition aux messages en faveur de l’alcool.

 

 

 

Plus l’exposition publicitaire est grande, plus les jeunes  boivent et pratiquent le binge drinking

 

 

 

Une autre étude menée dans quatre pays européens (Allemagne, Italie, Pays-Bas, Pologne) montre : primo, que les jeunes sont fréquemment exposés à la publicité pour l’alcool sur Internet; secundo, que plus l’exposition est grande, plus il y a de risques pour ces jeunes de commencer à boire de l’alcool ou d’avoir une pratique de binge drinking.

En France, comme dans le reste de l’Europe, il est prouvé que le marketing et la publicité ne cessent de véhiculer (en particulier par l’affichage et sur Internet) des images positives de l’alcool, images associées au glamour, à la détente, à la fête….  Et que cette publicité tous azimuts encourage l’alcoolisation.

 

 

Toute consommation d’alcool est à risque

 

 

Les experts du rapport rendu aux pouvoirs publics, qui se sont exprimés en toute indépendance, estiment que toute consommation d’alcool est à risque pour la santé. C’est ce message qui devrait apparaître sur les bouteilles et les publicités, à la place du message sempiternel et très inefficace, « L’abus d’alcool est dangereux pour la santé ».

 

Suivant l’exemple de pays comme l’Australie, le Canada, l’Italie, la Grande-Bretagne, la France devrait revoir les repères de consommation d’alcool, introduits en 1999, qui sous-estimaient les risques liés à l’alcool, et négligeaient le risque de cancer, explique le rapport.  On estime aujourd’hui qu’il ne faudrait pas dépasser une consommation de plus de deux verres par jour et pas plus de dix verres standards par semaine.

 

Aurélie Laroche