Selon une étude américaine d’Harvard, la consommation régulière de bacon aurait des conséquences négatives sur la fertilité des hommes. A l’inverse, manger du poisson serait bénéfique sur le nombre et la qualité des spermatozoïdes.
Pour une meilleure fertilité, évitez le bacon et préférez le poisson ! C’est le constat d’une surprenante étude réalisée par des chercheurs de la Harvard School of Public Health, et présentée lors de la réunion annuelle des médecins de la reproduction en octobre 2013.
Les chercheurs ont suivi un groupe de 156 hommes et analysé 350 échantillons de sperme dans un centre de fécondation in vitro. « Ceux qui mangent seulement une tranche de bacon ou une saucisse de viande par jour ont 30% de spermatozoïdes normaux de moins que ceux qui ne consomment pas ce type d’aliments » explique le docteur Jorge Chavarro, principal auteur de l’étude.
« Le poisson plutôt que le bacon »
A l’inverse, la consommation de poissons blanc ou gras riches en oméga-3 polyinsaturés comme le cabillaud, le flétan, le thon ou le saumon, aurait un effet positif sur la qualité et le nombre des spermatozoïdes. Les hommes consommant des plats avec du poisson au moins tous les deux jours, ou bien une demi-portion quotidienne, se sont en effet révélés avoir un sperme de bien meilleure qualité.
Ces résultats sont à prendre avec précaution, estime le docteur Allan Pacey, président de la British Fertility Society. Selon lui, l’étude a été réalisée sur un échantillon relativement faible et les analyses sur la taille et la forme des spermatozoïdes sont généralement peu précises.
« Matière grasse, hormones de croissances »
Il semble difficile d’identifier les causes précises de ces éventuels effets délétères. Les viandes transformées subissent un procédé de conservation par fumage, séchage, salage ou ajout d’agents chimiques de conservation. Elles sont riches en matières grasses et acides gras saturés. Surtout (et c’est le facteur aggravant aux Etats-Unis), beaucoup de producteurs de bovins ont recours à des hormones naturelles ou synthétiques pour stimuler la croissance des animaux. Ces substances, en principe interdites pour la plupart dans l’élevage européen depuis 1989, sont connues pour avoir des effets perturbants sur le système hormonal (lire notre récent article Le retour du boeuf américain aux hormones).
Viandes transformées, danger !
La liste des mises en accusation des viandes transformées s’allonge chaque année. Il est avéré qu’une alimentation riche (à partir 90 g par jour) en charcuterie et autres viandes traitées multiplie les risques de cholestérol et donc de maladies cardiaques, mais aussi de diabète et de cancers (pancréas, vessie, colon).
Consommées en excès (160 grammes ou plus par jour), les bacons, lardons et autres saucissons sont associés à un risque de décès prématuré. Selon une étude européenne menée sur 450 000 personnes et publiée dans BMC Medicine, un décès prématuré sur 30 pourrait être évité avec une consommation quotidienne de charcuterie inférieure à 20 grammes.
Eric Allermoz
Sources : Meat intake and semen parameters among men attending a fertility clinic
M.Afeiche, A.Gaskins, T.Toth, C. Tanrikut, R.Hauser., J.Chavarro.
Fertility and Sterility September 2013
American Society for Reproductive Medicine in Boston