Brigitte Fichaux, diététicienne, co-auteur de La cuisine de la minceur durable, paru chez Terre Vivante, livre ses conseils pour une diététique en douceur.
Dans La cuisine de la minceur durable, l’ouvrage que vous avez co-écrit avec Marie Chioca, vous êtes assez critique avec le principe même de régime. « Les régimes miracles ne marchent pas », dites-vous.
La plupart des régimes comportent un aspect « privation ». Il y a un stress pour l’organisme. La dépense énergétique va baisser et la masse musculaire va se réduire. Face à cette perturbation, le corps va s’adapter et mieux stocker les graisses dès la fin du régime. Plus le stress est élevé, plus la réponse est violente. Il faut donc y aller en douceur et changer ses habitudes alimentaires sur le long terme.
Le concept de minceur durable est très lié à la question de de la glycémie (le taux de glucose dans le sang). Expliquez-nous.
L’insuline est l’une des hormones produites par le pancréas pour réguler glycémie. Lorsqu’il y a excès de sucre (glucose) dans le sang – ce que l’on nomme hyperglycémie, l’insuline dirige le glucose en excès dans les cellules hépatiques ou les cellules adipeuses. Elle le stocke. A l’inverse, lorsque le corps est en hypoglycémie, il puise dans les réserves de glucose du foie (glycogène) et les cellules adipeuses (triglycérides). La stratégie de la minceur durable consiste à maintenir une glycémie stable avec des périodes d’hypoglycémies légères permettant la perte du tissu adipeux.
Donc, halte aux prises de sucre intempestives ?
L’ennemi public numéro 1, ce sont les sucres rapides, pas le gras. De façon générale, il faut favoriser les aliments à index glycémique bas (céréales non raffinées, légumineuses…). Ces aliments ne perturbent pas la glycémie, rassasient pendant quatre à cinq heures, et n’entraînent pas de prise de poids.
Votre diététique repose sur des prises alimentaires équilibrées liées aux besoins du métabolisme ?
L’important est de suivre les besoins de l’organisme en fonction de la journée, besoins liés notamment à la production d’hormones et d’enzymes, comme l’enseigne la chrono-nutrition. Le matin, le corps a besoin de protéines et de lipides. A midi, il faut des protéines, un peu moins de gras, et pas spécialement de glucides. En revanche, en fin d’après-midi, quand survient une petite hypoglycémie, un apport en sucres (lents et rapides) est bienvenu. Le soir, un dîner léger, peu gras, avec des légumes verts est idéal.
Vous insistez beaucoup sur la qualité des aliments…
L’alimentation industrielle est source de diverses substances nocives tels que les acides gras trans, les conservateurs dont certains sont des perturbateurs endocriniens… Il faut privilégier les aliments bruts, bio si possible, revenir à une cuisine maison.
Vous accordez également une vraie place aux protéines ?
Les conseils pour une minceur durable ne relèvent pas d’un régime hyperprotéiné. Mais je recommande de manger suffisamment de protéines : des bonnes protéines au bon moment. Le manque de protéines comme on le constate parfois dans certains régimes végétariens, est dangereux car il peut pousser à une compensation en glucides et une addiction au sucre. Les protéines dont notre organisme et nos cellules ont un absolu besoin concourent aussi au sentiment de satiété. Pour une personne de poids moyen, manger 100 g de viande par jour n’a rien d’aberrant, à condition de choisir un produit provenant d’un élevage durable.
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