Les pêcheurs japonais demandent à pêcher moins de thon rouge, le thon des sushis, afin de préserver l’avenir. Une bonne nouvelle pour cette espèce menacée.
Le Japon va s’engager à diminuer par deux les prises de jeunes thons rouges dans le Pacifique, a annoncé le 26 août l’agence japonaise des pêches du Japon. Les jeunes thons, moins de trois ans, font moins de 30 kilos. Pêcher ces futurs reproducteurs (la maturité sexuelle est atteinte à quatre ans), c’est aggraver de façon aberrante les risques d’effondrement de l’espèce.
Des années de surpêche
Le thon rouge (bluefin tuna) est le plus gros des thons (il peut atteindre plusieurs centaines de kilos). Il est très convoité pour sa chair tendre, notamment par les amateurs de sushis. Les stocks de l’espèce « thon rouge de l’Atlantique » (Thunnus thynnus) sont en partie effondrés, suite à des années de surpêche générée par la demande japonaise. Avec 80% de la consommation mondiale, les Japonais, grands amateurs de sushis, portent une lourde responsabilité dans l’avenir de cette espèce.
Les Français en consomment peu
Il faut savoir qu’on mange en fait très peu de thon rouge dans un pays comme la France. Les Français consomment surtout du thon blanc du Golfe de Gascogne (germon) et des espèces tropicales tels que le listao, l’albacore qui bien que de couleur rouge, ne sont pas de l’espèce « thon rouge ».
Effondrement
Selon diverses estimations, la pêche intensive a entraîné un effondrement des stocks de plus de 90%. L’organisme des Nations Unies, Cites, chargé de la protection des espèces en danger, a demandé sans succès en 2009-2010 l’interdiction de la pêche de thon rouge. La Commission européenne, la France, des ONG tels que Greenpeace ou WWF tiennent cette même position.
Les pêcheurs japonais, défenseurs du thon
Aujourd’hui, les premiers responsables de l’extinction du thon rouge prennent enfin conscience de la gravité de la situation. Les pêcheurs japonais eux-mêmes ont demandé à se montrer beaucoup plus sévère que ne l’exigeait leur propre autorité de régulation, la Commission des pêches du Pacifique occidental et central (Japon, Etats-Unis, Chine, Corée du Sud… ).
Sévérité nécessaire
Le signe est encourageant mais il ne faut pas rêver : le thon rouge, compte tenu de sa valeur, fait l’objet d’une pêche illégale très importante et d’un commerce parallèle qui génère des centaines de millions de dollars par an. Seule la plus grande sévérité des diverses autorités de régulation pourrait vraiment sécuriser l’avenir de cette espèce.
JC Nathan
Sources :
Le Japon promet de ralentir sa pêche au thon rouge. 27 août 2014.
Espèces : non, le thon rouge n’est pas le « panda des mers »
Sophie Caillat http://rue89.nouvelobs.com
Photo : www.sakuradojo.be