Graves polluants persistants dans l’eau

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Nouvelle alerte aux polluants organiques persistants (POP) : cette fois, ces polluants très nocifs pour la santé, ont été retrouvés dans l’eau du robinet de plusieurs communes de France.

 

Des polluants organiques persistants (POP) très dangereux pour la santé, ont été retrouvés à l’automne 2024 dans l’eau du robinet dans plusieurs communes de France. En 2023 et en 2022, des prélèvements dans des œufs de poulaillers, à proximité d’incinérateurs d’ordures ménagères, avaient révélé des niveaux de pollution anormaux.

Lire : Les oeufs contaminés par des polluants très toxiques

 

Cette fois, une enquête menée par France Bleu (réseau des radios locales publiques) et la cellule investigation de Radio France, dévoile une grave pollution de l’eau du robinet dans les communes de Cognac (Charente), Martres-Tolosane (Haute-Garonne) et Saint-Symphorien-d’Ozon (Rhône).

 

Toxiques, persistantes et banales

 

 

L’eau du robinet présente des taux anormaux d’une catégorie de POP, les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées). Ces substances extrêmement toxiques sont particulièrement persistantes. Elles sont utilisées par les industriels pour leurs propriétés antiadhésives, imperméabilisantes, sur des produits de la consommation courante : textiles, emballages alimentaires, gaz réfrigérants, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, produits phytopharmaceutiques, etc.

A Cognac, les scientifiques ont retrouvé un cumul de substances PFAS à des concentrations de 200 nanogrammes par litre, soit le double du seuil règlementaire (100 ng/litre). Selon les experts, cette pollution pourrait être due aux industries (papeterie, atelier de traitement de métaux) en amont d’une rivière alimentant la ville en eau, voire aux mousses anti-incendies (contenant des PFAS) utilisées par des pompiers de la région.

 

L’eau du robinet des communes de Martres-Tolosane près de Toulouse, et de Saint-Symphorien-d’Ozon dans la banlieue de Lyon est également gravement polluée par des rejets industriels. L’enquête menée par les radios publiques met également en lumière la présence de substances PFAS interdites ou cancérigènes dans une trentaine de communes, en particulier Auxerre, Lille, Saint-Jean-de-Losne (Côte d’Or), Saint-Vit (Doubs) et Déols (Indre).

 

Dans la chaîne alimentaire

 

Comme tous les polluants persistants, les PFAS posent de graves problèmes. En premier lieu, ils s’accumulent dans tous les milieux naturels (eau, air, sols, sédiments) et se retrouvent dans la chaîne alimentaire. Des produits tels que la viande, les produits de la mer, et les oeufs sont les plus susceptibles d’en contenir et de nous les transmettre. Les effets délétères pour la santé sont nombreux : atteintes à la fertilité, cancers, perturbateurs endocriniens

 

La règlementation européenne veut qu’une recherche systématique des PFAS soit réalisée dans les eaux destinées à la consommation humaine. Depuis le 1er janvier 2023, quatre PFAS sont réglementés dans diverses denrées alimentaires d’origine animale (poissons, mollusques, crustacés, œufs, viande et abats d’animaux de boucherie, de volailles et de gibier), leur présence à des taux anormaux entraînant l’interdiction de vente aux consommateurs.

 

JC Nathan

 

Sources : Anses

La Provence