Moins bonne santé sans Nutri-Score

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Nutriscore

Les personnes qui consomment des aliments mal notés par le code nutritionnel Nutri-Score sont en moins bonne santé, davantage touchés par des maladies cardiovasculaires.

 

Le code nutritionnel Nutri-Score aide les Français à mieux s’alimenter et à protéger leur santé. Pour preuve, une récente étude de chercheurs français de l’Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle (CRESS-EREN) (1) publiée courant septembre 2024 dans la revue scientifique Lancet Regional Health-Europe, vient de démontrer un risque accru de maladies cardiovasculaires associé à la consommation d’aliments mal classés par le Nutri-Score.

 

L’étude se fonde en partie sur la cohorte européenne EPIC (European Prospective Investigation into Cancer and Nutrition), 345 000 participants répartis dans sept pays d’Europe, et suivis pendant douze ans.

 

Mieux s’alimenter

 

Rappelons le principe de Nutri-Score. Cette application classe différents types d’aliments (biscuits, surgelés, sodas, etc) en fonction de leur composition (pour 100 g d’aliments) en énergie, sucres, acides gras saturés et sel (nutriments à limiter) et en protéines, fruits, légumes et légumineuses (à favoriser). Plusieurs études ont déjà mis en évidence l’efficacité du Nutri-Score pour aider les consommateurs à mieux s’alimenter.

Simultanément, il a été démontré des liens entre la consommation d’aliments mal classés par Nutri-Score et la prévalence de maladies cardiovasculaires (en particulier des infarctus du myocarde et des AVC), ainsi que diverses pathologies chroniques.

 

Obligatoire ou optionnel

 

Selon une chercheuse de l’Inserm, cette étude confirme la pertinence de Nutri-Score en tant qu’outil de santé publique efficace en matière de prévention des maladies chroniques. Diverses voix militent en faveur d’une application obligatoire du code nutritionnel en Europe. Jusqu’ici, l’affichage du Nutri-Score sur les emballages reste optionnelle. Les industriels de l’agroalimentaire sont libres de l’apposer ou non. En France, 1400 entreprises se plient au jeu. Mais des géants de l’alimentation comme Danone, Unilever, Ferrero ou Lactalis boycottent le logo nutritionnel, ce qui provoque la colère des associations de consommateurs.

(1) CRESS-EREN : équipe mixte de l’Inserm, d’INRAE, du Cnam, de l’Université Sorbonne Paris Nord et de l’université Paris Cité, en collaboration avec des chercheurs du Centre international de recherche sur le cancer (OMS-CIRC).

 

Aurélie Laroche

 

Source : Inserm