Les nanoparticules, en particulier les nanoparticules d’argent, commencent à envahir notre environnement quotidien (notre alimentation) sans que personne ne connaisse les risques exacts.
Les nanoparticules, ces particules de l’ordre du nanomètre (millionième de mm), plus petites qu’une cellule humaine, et tout juste plus grosses que des atomes, pourraient bien constituer le grand scandale sanitaire à venir. Elles sont utilisées par de nombreuses industries (automobile, textiles, alimentation, emballages alimentaires….) alors que l’on ne sait rien des risques pour la santé. Lire aussi Nanoparticules, nanomatériaux : incertitudes dans l’alimentation.
Dans l’alimentation et les emballages
Etonnante incertitude confirmée par le dossier des nanoparticules d’argent, des particules qui présentent des propriétés antibactériennes et antifongiques. Celles-ci commencent à être utilisées dans l’alimentation (additifs, emballages alimentaires, revêtements internes de réfrigérateurs), les cosmétiques et l’hygiène (brosses à dents, sprays désinfectants…), les textiles (vêtements et literie)…
Absence de contrôles et d’inventaire
Saisie sur la question des risques sanitaires et environnementaux de ces particules, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) a rendu un rapport au début du mois de mars 2015 qui confirme l’absence de repères et de contrôles des pouvoirs publics.
Premier point, l’Agence note la grande difficulté à avoir un inventaire précis des utilisations de ces nanoparticules. Or, il semble bien que des industriels des compléments alimentaires (produits souvent distribués sur Internet) utilisent des nanoparticules d’argent alors que l’argent (sous forme microscopique ou non) n’est pas autorisée en tant qu’additif !
Des effets sur le vivant
Second point, le flou total (pour ne pas dire l’ignorance) entourant les effets des nanotechnologies et des nanoparticules d’argent. Les études scientifiques sur la question sont totalement contradictoires. On n’a aucune idée précise, donc on ne peut rien dire sur la dangerosité des nanoparticules et de celles d’argent en particulier.
Seule certitude, cette technologie a nécessairement des effets biologiques sur le vivant, organismes aquatiques et terrestres : des effets en termes de mortalité, de croissance (inhibition), de génotoxicité (atteinte au génome), de reprotoxicité (toxicité pour la reproduction), neutoxicité, etc.).
Urgences
Dans un langage très officiel et très feutré, l’Anses rappelle tout de même qu’il y a plusieurs urgences : – mieux caractériser sur le plan physique et chimique ces particules, – mieux connaître l’exposition, la toxicologie et l’écotoxicologie des nanoparticules d’argent, – renforcer la traçabilité des données et l’information des consommateurs, et enfin – renforcer (adopter peut-on presque dire) un cadre règlementaire. Pour l’heure, il semble que règne un laisser-aller regrettable dans une société de droit.
JC Nathan
Sources : www.anses.fr
www.centpourcentnaturel.fr
www.nanoprotex.ca/fr/nanotechnologie