Acrylamide, une menace cancérigène mal gérée

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acrylamide café instantané

Les dangers de l’acrylamide, substance cancérogène présente dans des produits alimentaires courants, dont des produits pour enfants, ne sont pas bien maîtrisés.

 

 

L’acrylamide, substance très suspectée d’être cancérogène, se forme au cours de cuissons à haute température (+120°) de certains aliments contenant de l’amidon (céréales, pain, biscuits, produits à base de pomme de terre, préparations pour enfants… ou encore le café (second contributeur chez les adultes)… Il est également présent dans la fumée de cigarette. Lire Acrylamide, un nouveau contaminant cancérigène

Selon le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une molécule issue de la dégradation de l’acrylamide dans l’organisme, la glycidamide, favorise l’apparition de mutations génétiques dans les cellules et le risque de cancer.

 

Des taux très supérieurs aux recommandations

 

Un rapport publié par SumOfUs, organisation internationale d’alerte sur la consommation, révèle que les taux d’acrylamide dans de nombreux produits alimentaires sont très supérieurs aux recommandations. C’est ainsi qu’on a détecté dans du café instantané vendu en Belgique un taux de contaminant 42 fois plus élevé que la recommandation officielle, et un taux 13 fois plus élevé dans un échantillon de frites au Danemark.

 

 

Des agences sanitaires qui reconnaissent le risque

 

 

En 2015, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a conclu que l’acrylamide dans les aliments «accroît potentiellement le risque de développement d’un cancer pour les consommateurs de tous les groupes d’âge». Les agences sanitaires estiment que la question est notamment préoccupante pour les enfants. Lire L’acrylamide, un facteur de cancer pour les enfants

 

 

Pas de limites contraignantes….

 

 

Les ONG dénoncent le niveau de contrôle de ce contaminant. La Commission européenne n’a pas fixé de limites contraignantes, uniquement des valeurs seuils pour les aliments à risques. Le dossier relève d’une gestion volontaire du risque par les entreprises, du type « application de bonnes pratiques ». On peut craindre que ce ne soit pas la bonne façon de gérer ce risque cancérogène.

 

 

Toute la question est d’évaluer ce risque. Pour certains, tel le Dr Jiri Zavadil, auteur d’une étude sur l’acrylamide, une alimentation courante peut produire des dommages sur l’ADN, et potentiellement contribuer à l’apparition de cancers. Pour d’autres, l’exposition réelle est très éloignée des niveaux à risques, et il s’agit d’un risque virtuel.

 

 

Votre propre démarche sécurité

 

 

• En attendant une règlementation plus précise, le consommateur peut adopter sa propre démarche sécurité afin de réduire son exposition à l’acrylamide :

 

• Surveiller l’huile de friture ou de cuisson pour ne pas la laisser surchauffer.

 

• Ne pas faire dorer à l’excès les produits.

 

• Ne pas consommer les zones les plus brunies lors de la cuisson, qui sont les plus riches en acrylamide.

 

Aurélie Laroche

 

Sources : Anses

SumOfUs

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