Boissons light, l’illusion du sans-sucre

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boissons lightLes boissons light sont-elles de bons substituts aux sodas ou sont-elles tout aussi nocives ? La question mérite d’être soulevée.

Les boissons light sont sans doute moins vertueuses qu’elles en ont l’air. Des chercheurs de l’Inserm avaient publié en 2013 une étude selon laquelle la consommation de boissons riches en édulcorants augmentait le risque de développer un diabète de type 2. L’une des raisons avancée était que les consommateurs accroissent leur consommation, persuadées que les boissons light sont sans effet nocif pour la santé.

 

Insulino-résistance

 

Selon cette étude, par rapport à une personne ne consommant pas de telles boissons, les boissons light multiplieraient le risque par 2,3 et les boissons sucrées par 1,5. Au lieu de faire office de faux sucres neutres, le goût sucré des édulcorants, favoriserait l’insulino-résistance (pics d’insuline de plus en plus inefficaces) et l’incapacité progressive de l’organisme à réduire le taux de sucre dans le sang.

 

Epidémie mondiale de diabète

 

Depuis cette époque, aucune autre étude n’est venu confirmer ou infirmer cette démonstration. Une réflexion de bon sens amène néanmoins à s’interroger sur la pseudo-efficacité des boissons light. Celles-ci sont diffusées à grand renfort de publicité depuis une vingtaine d’années et cette solution aurait dû améliorer la santé des consommateurs. Or, les chiffres sur le diabète ne cessent de s’aggraver dans le monde. 8,5% de la population mondiale serait aujourd’hui diabétique. Selon les chiffres de l’OMS, on comptait 108 millions d’adultes diabétiques en 1980, et 422 millions en 2014.

 

Promotion de l’eau

 

La journée mondiale contre le diabète le 14 novembre 2016 a permis de questionner une nouvelle fois nos modes de consommation. Sodas classiques, boissons édulcorées… sont probablement l’un des vecteurs de la mauvaise nutrition dans le monde. Peut-être faudrait-il faire des campagnes de promotion en faveur de l’eau du robinet.

 

Aurélie Laroche

 

Source : Etude épidémiologique dirigée par Françoise Clavel-Chapelon et Guy Fagherazzi, chercheurs à l’Inserm. Publiée dans American Journal of Clinical Nutrition