Nicolas Cardinault est directeur scientifique de la société Pollenergie, spécialisée en produits de la ruche à destination de la nutrition et de la santé.
Le pollen n’est pas un complément alimentaire, mais un aliment à part entière ?
Le pollen contient des protéines, des glucides, des ferments lactiques, des substances antioxydantes (vitamines, polyphénols…) C’est un super aliment fonctionnel. Certaines études prouvent qu’on peut se nourrir presque exclusivement de pollen.
Il n’y a pas de risques allergiques particuliers ?
Il faut distinguer le pollen transporté par le vent (pollinisation anémophile), de celui véhiculé par les insectes (pollinisation entomophile). Celui porté par les insectes, en particulier les abeilles, est très rarement allergisant. Il est même parfois utilisé dans des cures de désensibilisation.
L’une des spécialités de la société Pollenergie est de proposer du pollen frais, plus riche que le pollen séché ?
Quand on sèche, on détruit une grande partie des ferments lactiques et des antioxydants qui ne supportent pas la lumière et la chaleur. Le procédé de conservation mis au point par Patrice Percie du Sert au milieu des années 1990 et industrialisé par Pollenergie permet de conserver une forte proportion de substances actives.
Vos recherches ont mis en évidence que les pollens, selon leur origine, avaient une composition et des vertus très différentes ?
Nous avons travaillé sur trois à quatre origines principales. Le pollen de ciste, riche en ferments lactiques et en caroténoïde, a démontré des effets très positifs sur la sphère intestinale. Le pollen de saule-fruitier contient des substances protégeant la rétine de l’œil qui semblent favoriser la prévention de la Dégénérescence maculaire liée à l’âge.
Le pollen de châtaignier est l’un des plus riches en antioxydants ?
Le pollen est mentionné dans le guide des aliments antioxydants. La valeur ORAC (Oxygen Radical Absorbance Capacity – Capacité d’absorption des radicaux libres) est de 30200. Par comparaison, la valeur antioxydante des groseilles, l’un des plus forts antioxydants, est de 8000, celle des myrtilles est de 4600, celle des épinards est de 1500.
Mais le plus intéressant dans le pollen de châtaignier est de présenter une complémentarité de plusieurs classes d’antioxydants. La tomate est riche en lycopène mais pauvre dans les autres classes. Le pollen de châtaignier, lui, est riche en vitamines E, C, caroténoïdes, polyphénols…