Les « gros » victimes de grossophobie

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Les personnes obèses subissent une triple peine. La vie quotidienne (déplacements, gestes ordinaires…) est pénible. Elles ont souvent de sérieux problèmes de santé. Et enfin, elles doivent affronter le regard désobligeant de la société, et dans certains cas celui du monde soignant.

 

Les personnes en situation d’obésité sont victimes d’une discrimination, venant même du milieu soignant. Certains médecins ont parfois des remarques désobligeantes, manquent de patience, ou renvoient une image très négative à leurs patients obèses.  Des personnes obèses se sont un jour entendues dire : « Vous avez mal au dos ? Commencez par maigrir ! » ou encore, « D’accord vous avez un problème cardiaque mais non, je ne peux pas vous opérer. Revenez me voir quand vous aurez perdu 20 kilos ».

 

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Ton respectueux et non culpabilisant

 

 

En 2013, le NICE, l’équivalent britannique de la Haute autorité de Santé, a enjoint les soignants à adopter « un ton respectueux, non culpabilisant et non moralisant » et à « prendre conscience des efforts nécessaires pour perdre du poids et éviter de le reprendre et de la stigmatisation que ressentent et subissent les adultes en surpoids ou obèses ».

 

 

Racisme et intolérance

 

 

Mais, avertit le Dr Bernard Waysfeld, psychiatre et nutritionniste, vice-président du GROS (Groupement de réflexion sur l’obésité et le surpoids), « la stigmatisation des personnes obèses est un problème de société, une forme de racisme et d’intolérance à la différence, qui ne concerne pas que les médecins.

 

 

De dangereuses conséquences

 

 

On considère souvent que les personnes obèses, parfois dénommés gros ou grosses, sont des personnes manquant de volonté, ayant pris du poids par paresse, gourmandise, laisser-aller. Ou tout simplement, des gens mangeant trop. Une approche réductionniste qui fait fi de la complexité des dérèglements du métabolisme.

 

La grossophobie, ou autrement dit la peur des gros, quand elle sévit dans le milieu soignant, a de dangereux effets. Le premier est que les personnes obèses consultent moins et recourent moins au système de soins que les autres. Le second est de brouiller le diagnostic de certains spécialistes qui attribuent certains symptômes au surpoids, alors qu’il faudrait procéder à des examens complémentaires pour s’assurer de la pathologie.

 

Pour cette catégorie de patients, d’importants progrès dans la prise en charge médicale peuvent être accomplis.

 

 

Katrina Lamarthe

 

Sources : pourquoidocteur.fr

sante.lefigaro.fr