Les Restos du coeur relancent en ce début du mois de mars collecte de produits et appel aux dons. La question de la précarité, du logement et de la sécurité alimentaire sont toujours cruciales en France.
Les Restos du cœur organisent le 8 et 9 mars une collecte de produits dans plus de 7 000 grandes surfaces. Objectif : 8 000 tonnes de marchandises pour pouvoir approvisionner leurs restaurants. En 1985, année du lancement par Coluche d’une « cantine gratuite », les Restos du cœur avaient distribué 9 millions de repas. En 2018, 72 000 bénévoles ont distribué 130 millions de repas dans plus de 2000 centres et antennes, siglé d’un cœur rose.
Crainte d’une baisse des dons
La Loi Coluche votée en 1988 permet aux donateurs de bénéficier d’un crédit d’impôt fait aux associations. Pourtant, le contexte fiscal actuel (hausse de la CSG pour les retraités, prélèvement à la source…) fait craindre aux dirigeants actuels des Restos du cœur (présidés par Patrice Blanc) une baisse des dons et des ressources.
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140 à 150 000 personnes sans domicile
La question de la pauvreté et des sans abri est toujours d’une actualité brûlante malgré un important dispositif public de lutte contre la précarité. Selon les estimations, le nombre de sans domicile avoisine 140 à 150 000 personnes (chiffres Fondation Abbé Pierre). La moitié des sans abri vivent en région Ile-de-France. Une grande partie sont nés à l’étranger, pour partie dans un pays d’Afrique, pour partie dans un pays d’Europe de l’Est .
Femmes, enfants, jeunes
Depuis quelques années, les organisations humanitaires pointent le doigt sur de nouvelles et inquiétantes caractéristiques du phénomène SDF : le nombre de femmes, d’enfants, de jeunes ne cesse d’augmenter. De même, qu’on recense désormais entre 20 et 25% de personnes sans domicile, occupant un emploi précaire ou un emploi à temps partiel.
Un public fragile et vulnérable en voie de paupérisation
La FNARS (Fédération nationale des associations de réinsertion sociale) a ainsi tiré la sonnette d’alarme à propos du nombre croissant de jeunes de moins de 25 ans, public fragile et vulnérable en voie de paupérisation, sans emploi, en rupture familiale et ne pouvant prétendre au RSA.
Minimas sociaux : 60 milliards d’euros
Face aux défis sociaux, les pouvoirs publics tentent d’améliorer l’efficacité des aides : le montant des minimas sociaux (RSA, minimum vieillesse, allocation de solidarité spécifique, allocation adulte handicapé…) atteint 60 milliards d’euros (l’ensemble des transferts sociaux, chômage, retraite, assurance maladie atteint 700 milliards d’euros). 4,2 millions de foyers en France (soit 7 millions de personnes) en bénéficient.
L’exclusion sociale
Le constat est troublant : la France, puissante nation économique, mettant en œuvre l’une des politiques sociales les plus avancées dans le monde, ne parvient pas à résorber la question de l’exclusion sociale, de la précarité du logement, de la sécurité alimentaire. Les Restos du cœur, les Banques alimentaires, la Fondation Emmaüs, ATD Quart Monde… ont encore beaucoup de travail devant eux.
JC Nathan
Sources : www.restosducoeur.org