Des microplastiques au cœur de notre organisme

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Des microplastiques au cœur de notre organisme… Il n’y a pas que les tortues, les dauphins et les requins pour ingérer ces particules microscopiques. Les humains ne sont pas à l’abri de cette pollution. Non sans incidences sur notre santé.

 

 

Les microplastiques sont l’un des effets dévastateurs de la production démentielle de plastiques dans le monde. Et un nouveau risque pour la santé. En se dégradant, les matières plastiques se réduisent en  microplastiques, de minuscules fragments de moins de 5 millimètres de diamètre, et en nanoplastiques, d’une taille inférieure à 1 µm (un micromètre ou millième de millimètre).  En se répandant dans le sol, l’air, les rivières, les mers, ces particules de plastique pénètrent le vivant et se retrouvent dans une très grande diversité d’aliments (poissons, viandes, fruits et légumes, eau…).

 

 

Les aliments et les emballages

 

 

Avec la respiration et le contact cutané, l’alimentation est devenue l’une des voies d’exposition à cette pollution plastique. Selon les scientifiques, nous absorbons en permanence des doses importantes de plastiques. Les estimations qui circulent parlent de un à cinq grammes par semaine. Mais aucune étude n’a pu encore être catégorique à cet égard.

 

Outre les aliments eux-mêmes, tous les emballages des aliments, notamment les films plastiques, les gobelets plastiques et autres ustensiles de cuisine, sont des vecteurs de pollution plastique. Le réchauffement de récipients au micro-ondes concourt également à cette migration de particules.

 

Dans nos organes

 

Quels dangers cela représente-t-il pour notre santé ? On en est encore au stade des hypothèses mais on a déjà pu constater que ces microparticules ou nanoparticules, loin d’être excrétées dans les selles par notre organisme, se retrouvaient quasiment dans tous nos organes : foie, reins, poumons, cerveau, organes génitaux, et même placenta. Le fait que ces particules puissent être transportées par le sang, et franchir des barrières naturelles comme les barrières intestinale et pulmonaire, n’est pas de bon augure.

 

 

Inflammation chronique

 

 

On suspecte ces microparticules de créer du stress oxydatif, et donc de déclencher des phénomènes d’inflammation chronique ou de porter atteinte à notre système immunitaire. Dans la longue liste des affections potentiellement corrélées à cette contamination, citons en vrac des problèmes cardiovasculaires (via l’athérosclérose), des atteintes au foie, des problèmes respiratoires, des effets dépressifs, des risques plus élevés de maladie d’Alzheimer ou de Parkinson, et bien sûr des risques de cancers divers…

 

 

Circonscrire : un travail de titan

 

 

Circonscrire la menace des microplastiques pour la santé relève d’un travail de titan. On estime qu’il y a environ 4 000 types de plastiques différents (polystyrène, polyéthylène, polypropylène, etc.) qui viennent se combiner à quelques 15 000 additifs différents (phtalates, retardateurs de flammes, bisphénols…) pour concocter des effets cocktails dont on ne sait pas grand-chose.  Le mieux dès lors est d’adopter quelques règles de prudence dans notre vie quotidienne pour réduire dans la mesure du possible notre exposition aux particules de plastique.

 

Lire : Les microplastiques atteignent les poumons

Les microplastiques atteignent les poumons

 

JC Nathan

 

Sources :

 

Olivier Fardel. Effets potentiels de micro-et nanoplastiques sur des cellules humaines. Les cahiers de la Recherche : Santé, Environnement, Travail, 2021, Microplastiques et nanomatériaux, 17, pp.44-45.

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