Il y aurait des personnes attirées par des goûts de gras salé, d’autres par des aliments gras sucrés. L’étude Nutrinet-Santé apporte des précisions sur les profils de consommateurs de gras.
Les uns préfèrent des biscuits salés, gras salé, les autres des desserts bien riches (beignets, crêpes…), gras sucré. On savait que les sensations gustatives (et le plaisir procuré) étaient le premier facteur de choix d’un aliment, avant la question du prix, de la santé, ou de la commodité. On vient d’apprendre que les personnes attirées par le gras ont des profils – sociaux, économiques, culturels, cognitifs….- bien spécifiques.
Chips, Nutella, tartines beurrées…
Deux chercheurs du projet Nutrinet-Santé ont évalué ce type de préférences en interrogeant un panel de consommateurs (participants à Nutrinet-Santé) sur leur goût pour les chips, pour le Nutella, la quantité de beurre mise sur une tartine… Premier résultat : les femmes préfèrent le gras sucré et les hommes le gras salé. Les jeunes sont très attirés par le gras et cette attrait diminue avec l’âge. Les personnes de faible niveau socio-économique sont plus attirées par le gras que les classes favorisées.
Une personne sujette à des picorages et des prises alimentaires désordonnées est très attirée par le gras. Les consommateurs d’alcool et les fumeurs sont aussi de bons clients de produits gras. Sous le coup de l’émotion, les femmes se tournent vers le gras sucré.
Profils alimentaires défavorables
Cette nouvelle exploitation des données fournies par l’étude Nutrinet-Santé confirme l’existence de profils alimentaires « défavorables » sur le plan de la santé qui associent plusieurs facteurs de risques (alcool, tabac, gras…). Ces résultats complètent une première étude publiée en mars 2014 dans la revue Appetite qui décrivait les profils alimentaires problématiques de personnes très attirées par le gras : apports en calories et en acides gras saturés élevés, fortes consommations de viande, beurre, produits sucrés, apports plus faibles en fruits et légumes, yaourts, fibres, oméga-3…
Obésité et attirance pour le gras
Sans surprise, Nutrinet-Santé avait déjà montré que les personnes en situation d’obésité ou de surpoids avaient une attirance plus forte pour le gras que le reste de la population. Conclusion des chercheurs : il faut intervenir tous azimuts avec des conseils diététiques personnalisés, des ateliers d’éducation sensorielle où l’on « rééduque » le palais des consommateurs, des actions visant à réduire la teneur en graisses, en sucres, en sel des aliments sans en changer le goût ou la texture, ce qui peut se faire par améliorations progressives.
Aurélie Laroche
Source : Nutrinet-Santé
Photo : 2topics.com