L’alimentation industrielle favoriserait l’apparition de tumeurs cancéreuses, selon une étude de chercheurs français.
L’alimentation industrielle serait à l’origine de cancers. Des chercheurs français de l’Eren (Équipe de recherche en épidémiologie nutritionnelle), en partenariat avec l’Inserm et l’Inra, viennent de publier un article qui n’a pas dû faire plaisir aux marques de produits alimentaires et enseignes de fast-food.
Produits industriels et tumeurs cancéreuses
Selon cette étude, on peut trouver des corrélations entre la consommation de produits ultra-transformés (pizzas surgelées, soupes industrielles, charcuterie, sodas, crèmes glacées, bonbons…) et l’apparition de tumeurs cancéreuses.
Autrement dit, il y aurait un lien entre « malbouffe » et cancers. Pour toutes les personnes soucieuses de l’alimentation, cela peut paraître une évidence. Mais cette fois, les scientifiques apportent en quelque sorte des preuves.
Des femmes de niveau socio-économique élevé
Les chercheurs ont analysé les habitudes alimentaires de 105 000 personnes de la cohorte NutriNet-Santé, âgées en moyenne de 42 ans. Il s’agissait de femmes en majorité (78 %), d’un niveau socio-économique élevé. Sur la période de suivi, plus de 2 200 cas de cancers ont été diagnostiqués, dont 739 cas de cancer du sein et 281 du cancer de la prostate. Il semblerait que le taux de cancers soit plus élevé avec une alimentation plus industrielle.
Hausse de 12% des risques de cancer
Selon l’étude, une augmentation de 10 % de la portion d’aliments ultra-transformés est associée à une hausse de 12 % des risques de développer un cancer (cancer du sein, cancer colorectal). A contrario, les personnes consommant davantage de produits non transformés ont un risque de cancer réduit de 9%.
Mauvaise qualité nutritionnelle
L’analyse de ces corrélations entre alimentation et cancer n’est pas facile à faire. Première hypothèse, la mauvaise qualité nutritionnelle (trop de glucides rapides, pas assez de substances antioxydants telles que vitamines, polyphénols) faciliterait la survenue de cancers.
Seconde hypothèse, l’exposition à de multiples composés chimiques (additifs, colorants, nanoparticules, composés formés durant la cuisson, huiles minérales-encres-colles dans les emballages…) induirait de graves dérèglements cellulaires.
Au passage, cette étude relance la question de la profonde inégalité devant l’alimentation, les ménages à revenus modestes consommant davantage de produits transformés vendus à des prix en apparence très compétitifs.
Aurélie Laroche
Sources : www.lefigaro.fr