Depuis plusieurs années, le lait est l’objet de critiques très vives. On dénonce sa place dans l’alimentation et l’on fait état de multiples effets nocifs. Examen de ces attaques.
Malgré les qualités nutritionnelles de cet aliment-roi, les critiques se sont multipliées ces vingt dernières années à l’encontre du lait. La place énorme prise par les produits laitiers dans les rayons de supermarchés et la puissance de marketing des groupes agro-alimentaires ont probablement attisé cette fronde anti-lait. Au-delà des aspects économiques et idéologiques, quelle est la teneur de ces critiques et leur fondement scientifique ?
Intolérance au lactose
Une partie importante de la population mondiale (75%) présente une intolérance au lactose, et donc présente des difficultés de digestion du lait. Cette intolérance est liée à un déficit en lactase, une enzyme qui facilite l’assimilation du lactose, le sucre du lait. En Europe, des mutations génétiques ont eu lieu qui ont rendu tolérantes 75 à 80% des personnes. Mais les populations Inuits, certains Européens du sud, une grande partie de l’Afrique et de l’Asie reste intolérante dès l’âge adulte.
A noter que les yaourts, en raison de leurs ferments lactiques, sont tolérés par tout le monde. Les fromages fermentés seraient également bien admis.
Allergies au lait animal
Une petite partie de la population (environ 2,5%) souffre dès la petite enfance d’une véritable allergie aux protéines du lait de vache. Une affection à suivre avec attention avec son médecin ou son allergologue. Cette allergie peut évoluer au fil des ans et de la réintroduction progressive d’aliments lactés. En général, l’allergie au lait de vache se croise avec d’autres réactions allergiques au lait de brebis ou de chèvre.
Inflammations, manque de preuves
Le lait est souvent accusé de favoriser les états inflammatoires (rhumatismes, arthrite, tendinites, douleurs articulaires…). Les tenants de cette thèse mettent en avant les effets problématiques des acides gras saturés, ou encore les protéines du lait qui seraient mal assimilées par les parois de l’intestin. Dans la même veine d’attaques, une thèse soutient que le lait est facteur de bronchites et d’otites chez les enfants. Il semble que les études soient très contradictoires sur ces points et peu probantes.
A l’opposé de ces critiques, une partie de la communauté scientifique met désormais en avant de possibles effets anti-inflammatoires du lait. Le débat reste donc très ouvert.
Obésité et risques cardio-vasculaires
« Le lait fait grossir. Il facilite les maladies cardio-vasculaires (via les lipides), etc. » De telles attaques manquent, semble-t-il, de base scientifique. Seule certitude, une alimentation trop riche en viande, fromages, produits laitiers et donc en graisses animales, est inévitablement nocive pour l’organisme.
Le lait, le pancréas et le diabète
Le lait, facteur de diabète de type 2, (non-insulino dépendant) ? Selon les tenants de cette thèse, le lait serait nocif pour les cellules du pancréas (pancréas qui génère l’insuline et maîtrise indirectement le glucose dans le sang).
A l’opposé, les défenseurs du lait brandissent diverses études attestant d’un effet de prévention du diabète de type 2. Une analyse cohérente de supposés effets anti-obésité et anti syndrome métabolique (dégradation du métabolisme). De nouveau, il faudra envisager de nombreuses études scientifiques avant d’avoir des enseignements plus nets.
JC Nathan
Sources : La lettre d’information scientifique de l’Institut Pasteur de Lille
http://www.lanutrition.fr/
Photo : www.agirinfo.com