Les femmes et l’alcool : les différences face aux hommes

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alcool et femmes

alcool et femmesLes femmes ne consomment pas l’alcool et ne l’assimilent pas de la même façon que les hommes.

 

Face à l’alcool, les femmes n’ont pas les mêmes réactions que les hommes : ni le même type de consommation, ni les mêmes effets métaboliques. Lors d’une récente rencontre-débat organisée par Inserm-Associations à Paris le 11 décembre 2014, des spécialistes de l’alcoologie ont souligné les spécificités de l’alcoolisme au féminin. Un domaine de recherches encore peu exploré. (Lire aussi L’alcool tue toutes les dix secondes)

 

Moins métabolisé chez la femme

 

Directeur de recherches à l’Inserm, médecin addictologue à Nîmes, Bertrand Nalpas rappelle les points connus. Par exemple, le fait que l’alcool a un effet toxique sur le foie plus élevé chez la femme que chez l’homme. Il est en effet moins « métabolisé », moins dégradé dans l’estomac, ce qui entraîne un passage accru d’alcool dans la circulation sanguine. Autre facteur envisagé, les oestrogènes participeraient à une inflammation des cellules du foie. (Lire aussi : L’alcool, drogue dure en vente libre)

 

Autre spécificité féminine, les effets psychostimulants de l’alcool varient selon la période du cycle menstruel. Ils sont plus élevés dans la période précédant l’ovulation et plus réduits dans la phase qui suit. Cette variation est liée au rôle de l’hypophyse et de l’hypothalamus (intervenant dans le cycle).

 

Consommation plus solitaire

 

Au-delà des spécificités du métabolisme féminin, les femmes alcoolo-dépendantes disent avoir une façon de boire différente de celle des hommes : une consommation plus solitaire, plus « à domicile », le plus souvent dans un contexte de tristesse ou de dépression. Cette solitude serait notamment due au regard très sévère porté par la société sur la femme qui s’alcoolise. Le mode de consommation  est dit dipsomaniaque. Après une période d’abstinence ou de tempérance, la personne est atteinte d’un besoin (pulsion) irrésistible et apparemment imprévisible de boire de grandes quantités d’alcool.

 

Culpabilité

 

Selon Fatma Bouvet de la Maisonneuve, psychiatre et addictologue, la consommation de ces femmes est toujours suivie de culpabilité. Les troubles associés à cet alcoolisme sont en règle générale l’anxiété, la dépression. A cela, peuvent s’ajouter des troubles du comportement alimentaire. Rappelons que selon les données de l’OMS, l’alcool touche progressivement de plus en plus de femmes.

 

Aurélie Laroche

 

Source : 5° édition Rencontre-débat Inserm-Associations 11 décembre 2014.

Dossier de la rencontre.

Photo : : Dan Kosmayer – Banque d’image 123.rf