Le surpoids qui sévit de plus en plus en France et dans les pays occidentaux dépend de plusieurs facteurs, génétiques et environnementaux, dont certains peu connus comme le manque de sommeil et le stress.
Le surpoids et l’obésité, avec à la clef un cortège d’affections (maladies cardio-vasculaires, diabète, cancers…) progressent de façon inquiétante. En France, l’enquête nationale ObEpi a révélé que 15 % des individus étaient obèses en 2012 (contre seulement 8,5 % en 1997) et 32,3 % en surpoids. On compte désormais environ 1,6 milliard d’adultes en surpoids (indice supérieur à 25) dans le monde dont 400 millions de personnes obèses.
Des causes multifactorielles
L’épidémie est patente mais les causes sont complexes. Il faut d’emblée rejeter l’idée que le surpoids serait dû uniquement et simplement à une alimentation trop riche. Les causes de l’obésité sont multifactorielles. Pour les chercheurs, c’est l’interaction de plusieurs facteurs qui entre en jeu : mode de vie (alimentation), mais aussi le métabolisme de la personne, des facteurs socio-économiques, culturels, psychologiques, et bien entendu des facteurs génétiques.
Profil génétique et dysfonctionnement de protéines
Diverses études ont mis en évidence l’inégalité génétique des individus face à la prise de poids. Les recherches de Philippe Froguel, chef du Service de Génétique des maladies multifactorielles de l’Institut Pasteur de Lille, spécialiste de l’obésité et du diabète, ont montré que le profil génétique de certains individus pouvait impliquer une dysfonctionnement de protéines (leptine en particulier) jouant un rôle crucial dans la régulation de la prise alimentaire et les dépenses énergétiques. Récemment, la science vient de mettre en évidence le rôle de la flore intestinale dans certains types d’obésité.
Génétique et environnement
Pour les chercheurs, c’est l’interaction entre les facteurs génétiques et environnementaux qui déclenche le surpoids et l’obésité. Question environnement, le fait de manger trop gras et de ne pas avoir d’activité physique intense sont des facteurs importants. La télévision est à elle seule un facteur de risque, notamment auprès des jeunes.
Déficit de sommeil et stress
Ces deux facteurs (mauvaise alimentation, sous-activité physique) multiplient par 2,5 le risque d’être obèse. Mais ce ne sont pas les seuls facteurs en cause ! Jean-Michel Lecerf, chef du service nutrition à l’Institut Pasteur de Lille, mentionne par exemple le manque de calcium, le déficit de sommeil, le stress chronique, la « toxicité » de certains régimes…. Des facteurs qui vont multiplier le risque d’obésité par six !
Le traitement du surpoids est donc une question complexe, exigeant d’intervenir dans plusieurs domaines, et pas exclusivement dans l’alimentation.
JC Nathan
Sources :
Une vraie politique de prévention des maladies métaboliques et cardio-vasculaires est-elle possible ? Actes de la conférence du 28 novembre 2013. Palais Bourbon. Fondation d’entreprise Pileje.
Obésité : la flore intestinale mise en cause Philippe Gérard Pour la Science > N°447 – janvier 2015 http://www.pourlascience.fr
Photo : Cathy Yeulet. Banque d’image 123.rf