Les yaourts aux fruits ont l’image de produits sains, riches en calcium et en vitamines. La réalité est légèrement plus prosaïque.
Les yaourts aux fruits sont un peu trompeurs. Sur la composante yaourt, le consommateur n’est pas trompé car la règlementation est précise. Pour porter la dénomination de « yaourt », le lait doit avoir été fermenté simultanément par deux ferments lactiques, Streptococcus thermophilus et Lactobacillus bulgaricus.
Le yaourt est un produit vivant, ni stérilisé, ni pasteurisé, qui doit contenir 10 millions de bactéries par gramme pour avoir droit au nom de yaourt.
Miracle du packaging
On peut rester plus dubitatif sur la question des fruits. Quel consommateur ne mange pas ses yaourts aux fruits en ayant l’impression de cumuler des bienfaits nutritifs ? Miracle du packaging et du fantasme… Or, en matière de fruits dans les yaourts, il ne faut pas s’illusionner. Dans le meilleur des cas, les fruit représentent 10% de votre yaourt. Selon une étude belge, la proportion de fruits de certains yaourts est de 6% de fruits pour 100 g de yaourt. Soit l’équivalent d’une demi-fraise dans un pot de yaourt aux fraises de 125 grammes.
L’illusion est parfois portée à son comble puisqu’il arrive qu’il n’y ait aucune trace de fruits dans les desserts lactés. Gervais s’est fait épinglé par l’ONG Food Watch pour son “Danonino de Gervais panaché” n’ayant de « fruité » que les images colorées de l’emballage.
Lire : Yaourts aux fruits et autres desserts, la tromperie colorée
Du sucre, des colorants, des additifs
Si l’on ne mange pas beaucoup de fruits, on consomme beaucoup de sucres : en moyenne, 10 à 15 grammes de sucres par yaourt, soit une cinquantaine de calories supplémentaires. Pour rendre appétents et parfumés leurs yaourts, les industriels doivent aussi ajouter une bonne dose de colorants, parfums, additifs divers.
Côté colorants, l’industrie utilise divers produits : curcumine (E100) jus de carotte, betterave concentré, cochenille (E120), concentré de citrouille… Côté additifs, on trouve des édulcorants (E900 ou E400), du sorbitol (E420), des conservateurs pour empêcher le développement de micro-organismes indésirables, du sorbate de potassium, des arômes….
Bref, divers agents chimiques, certains naturels, d’autres beaucoup moins, dont l’accumulation dans de multiples aliments peut poser problème à long terme. Mieux vaut donc préparer soi-même son yaourt aux fruits, en ajoutant tout bêtement des morceaux de fruits frais au yaourt nature. Ainsi, les apports en vitamines et en fibres seront bien réels.
Katrina Lamarthe
Sources : informationsnutritionnelles.fr