Le Sénat, avocat du glyphosate

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glyphosate et cancer

Le Sénat français, avocat de la défense du glyphosate, affirme qu’aucune étude ne prouve le caractère cancérogène du glyphosate.

 

 

Le glyphosate ne manque pas de détracteurs ou de soutiens. En plein mois de mai, ce sont les sénateurs qui viennent donner un coup de pouce à la molécule chimique la plus connue par le grand public. Le glyphosate, plus souvent désigné par le nom de l’herbicide Round up. En mars 2015, le glyphosate a été classé « cancérogène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), une agence spécialisée de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) basée à Lyon.

 

 

Les sénateurs, relecteurs scientifiques

 

 

Un rapport parlementaire rédigé par un petit groupe de sénateurs réactive la polémique en affirmant qu’aucune étude ne prouve le caractère cancérogène du glyphosate. Les sénateurs ont réexaminé une partie du corpus scientifique réalisé sur la molécule. Malheureusement, certains des rapporteurs perdent de leur crédibilité en reprenant les propres termes ou arguments avancés par Monsanto.

 

 

Pas plus que la charcuterie

 

 

Ainsi, le sénateur UDI et co-rapporteur, Pierre Médevielle, a entonné de façon très maladroite que l’herbicide n’était pas plus cancérogène que la charcuterie. L’argument utilisé en boucle par Monsanto. Le député européen José Bové s’est empressé de pointer cette bévue.

 

Le glyphosate est l’herbicide le plus répandu au monde. En moyenne, entre 2009 et 2014, 680 000 tonnes de glyphosate ont été épandues chaque année dans le monde, et même jusqu’à 826 000 tonnes en 2014. En France, on en utilise plusieurs milliers de tonnes par an (8 000 tonnes en 2016). La controverse autour du glyphosate menace l’avenir du Round up en Europe et dans le monde.

 

 

Contaminants environnementaux

 

 

Le dossier est complexe et caractéristique de la difficulté à établir un consensus scientifique dans les domaines de l’environnement et de la toxicologie. Plusieurs agences sanitaires estiment ainsi « improbable » que cette molécule soit génotoxique ou cancérogène par voie alimentaire, compte tenu d’une très faible concentration dans les aliments.

 

 

Menaces génotoxiques

 

 

S’il y a effet cancérogène, c’est probablement de façon indirecte, via les nombreux contaminants environnementaux qui se croisent et se combinent. La substance de base se « potentialisent »avec ses propres adjuvants ou d’autres pesticides  et créent de nouvelles menaces génotoxiques encore mal appréhendées. L’ANSES, l’agence nationale de sécurité sanitaire et de l’alimentation, de l’environnement et du travail, relance une étude « indépendante » sur la question de la dangerosité du glyphosate. On suivra attentivement ses résultats.

 

JC Nathan

 

Sources : www.franceinter.fr

www.huffingtonpost.fr